Les assureurs vont probablement revoir leur allocation obligataire en 2013, la tendance baissière durable des taux d'intérêt pesant sur leurs modèles économiques et leur rentabilité, telle est la perspective 2013 de BlackRock sur le secteur mondial de l'assurance.


David Lomas, responsable du Financial Institutions Group au sein du pôle institutionnel de BlackRock, commente : "Les assureurs sont aujourd'hui à la croisée des chemins, la baisse durable des taux d'intérêt promettant de peser sur leurs revenus futurs et leurs modèles économiques. Ils vont devoir trouver de nouveaux moyens d'assurer leur rentabilité pour surmonter les défis de plus en plus complexes auxquels font face les investisseurs à travers le monde et s'adapter au cadre réglementaire d'après-crise".

David Lomas ajoute : "Non seulement la rentabilité est sous pression, mais il est désormais plus difficile pour les assureurs de générer, à l'aide des actifs obligataires traditionnels, les performances nécessaires à des niveaux de risque/rendement attractifs pour faire face à leurs engagements. Les achats d'obligations de qualité par les banques centrales, conjugués à la recherche généralisée de rendement et de sécurité, ont créé une situation dans laquelle les nouvelles émissions obligataires sont réalisées à des taux d'intérêt plus bas mais avec des maturités plus lointaines. Dans ce contexte, le risque de taux d'intérêt augmente fortement. Contraints désormais de générer des flux de trésorerie plus prévisibles pour honorer les demandes d'indemnisation des clients et les garanties des polices, les assureurs vont devoir être plus sélectifs et plus opportunistes que jamais dans leurs allocations obligataires".

La volatilité actuelle du marché, l'évolution de la réglementation et la hausse des fonds propres obligent les banques à se désendetter en se retirant de certaines activités, en vendant des actifs et en transférant les risques. Selon David Lomas, avec la recherche de meilleurs rendements, d'une certaine protection contre l'inflation et de performances ajustées au risque plus élevées, les grandes compagnies d'assurance vont contribuer à combler le vide laissé par les banques.

"Nous pensons que certains assureurs vont profiter de la situation pour renforcer leur exposition aux actifs peu liquides, en particulier aux actifs générant des flux de trésorerie prévisibles, tels que la dette émise pour financer les projets d'infrastructure", indique David Lomas.