PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue dans le vert et les Bourses européennes progressent à mi-séance vendredi, l'optimisme sur la reprise économique et la perspective d'un budget de relance aux Etats-Unis continuant de favoriser l'appétit des investisseurs pour les actions.

Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture en hausse de 0,48% pour le Dow Jones, de 0,4% pour le Standard & Poor's 500 et de 0,41% pour le Nasdaq. Le S&P-500 pourrait ainsi monter à moins de 0,5% de son record du 7 mai (4.238,04 points).

À Paris, le CAC 40 gagne 0,68% à 6.479,57 points à 11h00 GMT, au plus haut depuis plus de 20 ans. A Londres, le FTSE 100 prend 0,27% et à Francfort, le Dax avance de 0,6%.

L'indice EuroStoxx 50 est en hausse de 0,64%, le FTSEurofirst 300 de 0,48% et le Stoxx 600 de 0,57%. Ce dernier a inscrit un record à 449,05 points.

L'indice MSCI mondial, qui regroupe près de 50 marchés, se dirige ainsi vers une septième séance consécutive de hausse.

Joe Biden devrait confirmer dans la journée que le premier projet de budget fédéral élaboré par son administration prévoit 6.000 milliards de dollars (4.915 milliards d'euros) de dépenses pour l'exercice qui débutera le 1er octobre, ce qui serait du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale, une perspective jugée favorable aux actions.

Les investisseurs n'ont pas pour autant totalement oublié les inquiétudes liées à l'inflation, comme le montre la dernière enquête hebdomadaire de BofA sur les flux, marquée par un regain d'intérêt pour le cash et l'or.

Les statistiques mensuelles des revenus et dépenses des ménages aux Etats-Unis attendues à 12h30 GMT permettront d'en savoir plus sur le sujet puisqu'elles incluent l'indice des prix "core PCE", très surveillé par la Fed. Le consensus Reuters le donne en hausse de 2,9% sur un an en avril après +1,8% en mars.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, les valeurs de la banque et de l'assurance figurent une nouvelle fois parmi les plus fortes hausses en profitant une nouvelle fois de la remontée des rendements obligataires: l'indice Stoxx des banques gagne 0,59% et a touché un plus haut de 15 mois, celui de l'assurance s'adjuge 1,31%, celui des services financier 1,33%.

A Londres, les bancaires continuent de bénéficier des spéculations sur une possible des déclarations d'un responsable de la Banque d'Angleterre sur une possible hausse de taux dès 2022 : HSBC prend 1,73%, Prudential 1,6%.

A Paris, Airbus gagne encore 2,66% après le relèvement de ses prévisions de production et porte à près de 12% sa hausse en deux séances.

TAUX

Le rendement des bons du Trésor américain à dix ans, à 1,6079%, est pratiquement inchangé dans l'attente des indicateurs américains du jour et de la présentation du projet de budget de l'administration Biden. Il avait repris plus de trois points de base jeudi après les informations du New York Times sur les prévisions de dépenses fédérales.

En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans est lui aussi quasi stable à -0,177% après être monté à -0,153% en tout début de séance, le sentiment que les partisans du maintien de la stratégie actuelle restent majoritaires au sein de la Banque centrale européenne limitant ses variations.

Dans un entretien à Reuters publié vendredi, Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, a déclaré que la poursuite de la reprise dépendait toujours de celle d'une politique accommodante.

CHANGES

Le dollar confirme le rebond entamé jeudi après son plus bas de quatre mois et demi face aux autres grandes devises (+0,22%), un retournement de tendance qui peut s'expliquer en partie par des ajustements de positions de fin de mois puisque les marchés américains et britanniques seront fermés lundi.

L'euro revient à 1,2176 dollar (-0,13%).

Le yuan a touché un nouveau plus haut de trois ans face au billet vert et se dirige vers sa meilleure performance hebdomadaire depuis novembre.

A l'opposé, le bitcoin rechute de 6,66% à 35.937,29 dollars.

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, les perspectives de reprise de la demande l'emportent une nouvelle fois sur les inquiétudes liées à une hypothétique levée de sanctions visant l'Iran.

Le Brent gagne 0,37% à 69,72 dollars le baril après être brièvement repassé au-dessus de 70 dollars et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) prend 0,55% à 67,22 dollars.

Tous deux s'acheminent vers une progression de plus de 4% sur l'ensemble de la semaine.

(Marc Angrand, édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand