Une heure environ après le début des échanges, l'indice CAC 40 parisien perd 0,87 % à 4.932,21 points. À Francfort, le Dax cède 0,81% et à Londres, le FTSE recule de 0,75%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,82%, le FTSEurofirst 300 0,68% et le Stoxx 600 0,78%.

La séance devrait être plus calme qu'à l'habitude en l'absence des investisseurs américains, la journée étant fériée aux Etats-Unis pour la fête de Thanksgiving.

Le contexte général de marché reste dominé par les grands sujets de préoccupation des dernières semaines, de la montée des barrières douanières au risque de ralentissement économique en passant par le resserrement des politiques monétaires des grandes banques centrales.

Pour beaucoup d'investisseurs, le prochain rendez-vous décisif à court terme sera la rencontre entre le président américain, Donald Trump, et son homologue chinois, Xi Jinping, prévue le 30 novembre à Buenos Aires lors du sommet du G20.

Le ministère chinois du Commerce a annoncé que Pékin prendrait toutes les mesures nécessaires pour protéger les intérêts légitimes de ses entreprises après la proposition de l'administration Trump visant à accroître les contrôles sur les exportations américaines de biens technologiques.

VALEURS

Tous les grands indices sectoriels Stoxx évoluent dans le rouge. Parmi les replis les plus marqués figurent le compartiment des matières premières (-1,77%), celui des services aux collectivités ("utilities") (-1,01%) et celui des banques (-1,16%).

A Milan, l'indice du secteur bancaire italien recule de 1,28% après que Matteo Salvini, le vice-président du Conseil italien issu de la Ligue (extrême droite) a réaffirmé que Rome ne modifierait pas son budget en dépit de la perspective de l'ouverture par Bruxelles d'une procédure pour déficit excessif.

Parmi les plus fortes baisses du jour, Altice Europe chute de 14,06% au lendemain de la publication de résultats trimestriels marqués par une croissance du portefeuille d'abonnés au prix d'une dégradation de la rentabilité.

Le titre a désormais effacé la quasi-totalité du rebond qu'il avait enregistré depuis le mois de mai.

Egalement sanctionné après ses résultats, le groupe britannique d'énergie Centrica cède 7,31%.

A la hausse, Rémy Cointreau prend 1,83% après l'annonce d'une forte hausse de ses résultats semestriels et la confirmation de son objectif de résultat opérationnel courant annuel.

Renault abandonne 0,76% alors que le conseil d'administration de son allié japonais Nissan pourrait révoquer ce jeudi son président, Carlos Ghosn, toujours en garde à vue à Tokyo. A Tokyo, l'action Nissan a fini en hausse de 0,78%.

A WALL STREET

La Bourse de New York a regagné un peu de terrain mercredi après deux séances de repli marqué, profitant d'un rebond des valeurs technologiques et de l'énergie qui s'est toutefois essoufflé en fin de séance faute de soutien d'Apple.

L'indice Dow Jones, qui gagnait jusqu'à 204 points en début d'après-midi après deux jours de forte baisse, a finalement abandonné 0,95 point à 24.464,69.

Le S&P-500, plus large, a conservé une avance de 8,04 points, soit 0,30%, à 2.649,93, terminant pratiquement à son plus bas niveau du jour après être monté jusqu'à 2.670.

Le Nasdaq Composite a regagné 63,43 points (0,92%) à 6.972,25 après avoir frôlé les 7.030 points en séance.

Apple a fini en repli de 0,05% à 176,78 dollars après être monté jusqu'à 180,27.

EN ASIE

La Bourse de Tokyo a terminé en hausse de 0,65%. Les marchés japonais étant fermés vendredi, jour férié au Japon, la semaine se solde pour le Nikkei par une performance quasi nulle (-0,01%).

En Chine, les principaux indices ont fini dans le rouge, avec un recul de 0,23% pour le SSE Composite à Shanghai.

TAUX

La baisse des actions favorise le repli sur les emprunts d'Etat donc le recul des rendements obligataires: celui du Bund allemand à dix ans est repassé sous 0,36%, contre 0,373% en fin de séance mercredi.

Les rendements italiens font exception à la tendance générale et repartent à la hausse, le dix ans prenant près de cinq points de base à 3,528%.

L'écart de rendement ("spread") entre les titres à dix ans allemands et italiens remonte ainsi à plus de 316 points.

"Nous nous attendons à ce que le gouvernement italien essaie de maintenir un subtil équilibre entre la nécessité de maintenir une position de confrontation avec les institutions de l'UE, gagnante du point de vue électoral, jusqu'aux élections européennes de l'an prochain, tout en évitant une confrontation réelle qui se traduirait par une montée des pressions de marché sur les coûts de financement souverains", explique Fabio Fois, économiste de Barclays.

Les investisseurs attendent par ailleurs, à 12h30 GMT, la publication du compte rendu de la dernière réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

CHANGES

Le dollar est en baisse pour la deuxième séance d'affilée face à un panier de devises de référence, le regain d'appétit pour le risque observé mardi favorisant les prises de profit sur la devise américaine après sa récente hausse.

Les échanges sont toutefois limités par l'absence des investisseurs américains.

L'euro, lui, reste orienté la hausse, autour de 1,14 dollar, en dépit des doutes sur l'issue du différend entre l'Italie et les autorités européennes.

PÉTROLE

Le marché pétrolier creuse ses pertes au lendemain de l'annonce d'une hausse des stocks de brut aux Etats-Unis; ces derniers ont atteint la semaine dernière leur plus haut niveau depuis décembre 2017.

La nouvelle a nourri les craintes déjà bien présentes d'un engorgement du marché au cours des prochains mois.

Le prix du baril de Brent abandonne plus de 1,4% pour revenir sous 62,60 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) évolue autour de 53,75 dollars, en baisse de près de 1,6%.

(Édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand