À Paris, le CAC 40 perd 1,22% à 5.255,85 points à 11h45 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,7% et à Londres, le FTSE 100 recule de 0,73%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 1,1%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,23% et le Stoxx 600 de 1,09%.

Le Stoxx 600, qui affiche sa plus forte baisse en pourcentage depuis trois semaines, retombe ainsi à son niveau du 15 février tandis que le CAC efface tous les gains engrangés depuis une semaine.

Les contrats à terme sur les principaux indices américains signalent une ouverture de Wall Street en légère baisse après celle de plus de 1% subie mercredi par le Dow Jones et le Standard & Poor's 500.

Jerome Powell sera entendu par la commission bancaire du Sénat américain à partir de 15h00 GMT, deux jours après son audition à la Chambre des Représentants, qui a eu pour principal effet de relancer les spéculations sur la possibilité d'une accélération de la hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis, une perspective défavorable aux actions.

Le dollar profite à plein de la révision à la hausse des anticipations d'une quatrième hausse du taux des "fed funds" cette année: en hausse de 0,14% face à un panier de devises de référence, le billet vert a touché un plus haut de six semaines.

L'EURO SOUS 1,22 DOLLAR

L'euro, lui, confirme son repli sous 1,22 dollar, un seuil qu'il n'avait plus enfoncé depuis le 18 janvier. La monnaie unique, par ailleurs au plus bas depuis six mois face au yen, souffre entre autres de la faiblesse des derniers chiffres d'inflation dans la zone euro, qui ne plaident pas pour un retrait des mesures de soutien monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).

Les indicateurs du jour ont en outre montré un ralentissement de la croissance du secteur manufacturier de la région, même si elle reste à un niveau historiquement élevé.

"Les composantes sur les perspectives laissent penser que nous devrions observer une nouvelle baisse dans les mois à venir", commente Barclays, qui ajoute toutefois que "globalement, les PMI manufacturiers suggèrent que l'activité industrielle devrait maintenir une tendance solide au cours des mois à venir".

Autre handicap pour l'euro: les incertitudes politiques, à trois jours des élections législatives italiennes.

Sur les marchés obligataires, le retour au premier plan du thème de la divergence entre les politiques monétaires de la Fed et de la BCE se traduit par un creusement des différentiels de rendements entre les deux rives de l'Atlantique: l'écart entre les rendements à deux ans américain et allemand a ainsi atteint 281 points de base, son plus haut niveau depuis avril 1997.

L'écart de rendement à dix ans, lui, avoisine 220 points de base.

WPP ENTRAÎNE PUBLICIS DANS SA CHUTE, ESSILOR ET LUXOTTICA MONTENT

Du côté des actions, au-delà du contexte général, les publications de résultats continuent d'animer la cote.

A Paris, Carrefour perd ainsi 5,99%, la plus forte baisse du CAC 40, après l'annonce d'une perte nette de 531 millions d'euros en 2017 et de perspectives très prudentes, qui augurent d'un redressement long et difficile.

Encore plus lourdement sanctionné, le géant britannique de la publicité WPP chute de 14,63% à Londres, entraînant dans son sillage son rival français Publicis (-5,80%). Le chiffre d'affaires de WPP a baissé l'an dernier et le retour à la croissance est peu probable cette année.

Parmi les valeurs pénalisées par leurs résultats ou leurs prévisions figurent aussi le géant suisse de l'intérim et du recrutement Adecco (-9,13%), le spécialiste allemand du commerce en ligne Zalando (-4,26%) et le groupe de location automobile Europcar (-6,91%).

A la hausse, PSA gagne 6,5%, la meilleure performance du CAC 40, après avoir présenté les meilleurs résultats de son histoire, marqués entre autres par une perte moins lourde qu'attendu chez Opel-Vauxhall.

Essilor prend de son côté 3,29%, la plus forte hausse de l'EuroStoxx 50, après le feu vert inconditionnel de la Commission européenne à sa fusion avec l'italien Luxottica. Ce dernier s'adjuge 3,48% à Milan.

Le marché pétrolier évolue dans le rouge pour la troisième séance d'affilée, le Brent revenant sous le seuil des 65 dollars le baril, la vigueur du dollar venant s'ajouter à la hausse plus forte qu'attendu des stocks aux Etats-Unis.

(Edité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand