À Paris, le CAC 40 perd 0,4% à 5501,73 points vers 11h45 GMT après avoir cédé jusqu'à 0,66%. À Francfort, le Dax cède 0,85%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en baisse de 0,45%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,45% et le Stoxx 600 de 0,49%.

A Londres, le FTSE 100 est pratiquement inchangé.

Les futures sur indices new-yorkais suggèrent une ouverture de Wall Street en repli d'environ 0,5% au lendemain de nouveaux records.

Principale explication à ce mouvement général de repli des actions, la remontée des rendements obligataires qu'à enclenchée mardi la décision de la Banque du Japon (BoJ) de freiner ses achats de titres sur les marchés.

Ce mouvement s'est accentué depuis 10h30 GMT après des informations de Bloomberg selon lesquelles des responsables chinois ont recommandé de ralentir ou d'interrompre les achats d'emprunts d'Etat américains.

Le rendement à dix ans américain est ainsi monté jusqu'à 2,593%, son plus haut niveau depuis mars dernier, alors qu'il ne dépassait pas 2,45% vendredi.

"Les autorités chinoises considèrent désormais les bons du trésor américain comme moins attractifs qu'auparavant. Cette annonce affecte le dollar mais surtout la capacité des Etats-Unis à financer leur dette, ce qui a engendré une tension sur les taux", explique Nicolas Chéron, responsable de la recherche marchés chez Blinck.fr.

"Ce phénomène résonne comme une onde de choc sur les marchés, raison de la poussée haussière de l'euro."

Dans le sillage du dix ans américain, son équivalent allemand, référence pour la zone euro, a en matinée 0,485% et le dix ans français a brièvement atteint 0,83%.

LES BANQUES SE DISTINGUENT, ALTICE REPART À LA BAISSE

Ce mouvement défavorise les actions à une seule exception: les valeurs bancaires, susceptibles de bénéficier d'une hausse durable des rendements. L'indice Stoxx européen du secteur progresse ainsi de 0,99%.

Commerzbank gagne 3,74%, l'une des plus fortes hausses du Stoxx 600 et à Paris, en tête du CAC 40, Société générale prend 1,46% et Crédit agricole 1,51%.

A l'opposé, les compartiments les plus affectés sont ceux des télécommunications (-1,26%) et de l'immobilier (-1,32%).

Sur le marché des changes, le billet vert abandonne 0,61% face à un panier de devises de référence et presque autant face à l'euro, qui remonte à 1,1990 dollar.

Parallèlement, le yen poursuit sa hausse marquée face au dollar, contre lequel il a touché un pic de six semaines, comme face à l'euro, la devise nippone continuant de profiter des annonces de la BoJ, qui ravivent les spéculations sur un possible resserrement de la politique monétaire cette année.

Pour revenir aux actions, la baisse dépasse 1% pour le secteur automobile, qui avait gagné près de 8% sur les six séances précédentes.

Parmi les reculs les plus marqués du Stoxx 600, Altice cède 6,67% au lendemain d'un bond de plus de 10%. La réorganisation de la structure du groupe saluée mardi par les investisseurs ne suffit pas à faire oublier les difficultés opérationnelles persistantes en France.

Toujours dans les télécoms, l'opérateur suédois Tele2 chute de 6,69% après l'annonce du rachat du câblo-opérateur Com Hem (+5,67%).

Sur le marché pétrolier, la hausse du prix du baril se poursuit: le Brent a atteint un pic à 69,31 dollars, tout près de son pic de mars 2015. Il n'a pas repassé la barre des 70 dollars depuis décembre 2014.

Le brut léger américain a quant à lui déjà retrouvé son plus haut niveau depuis décembre 2014 à 63,57 dollars au plus haut du jour.

Les chiffres publiés mardi par l'American Petroleum Institute (API) sur les stocks américains ont montré une baisse plus marquée qu'attendu des stocks aux Etats-Unis. Ceux de l'Energy Information Administration (EIA) sont attendus à 15h30 GMT.

(Avec Blandine Hénault, édité par Patrick Vignal)

par Marc Angrand