(Actualisé avec déclaration de Zuma)

PRETORIA, 12 avril (Reuters) - Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées mercredi à Pretoria pour manifester leur hostilité à la politique menée par le président Jacob Zuma et appeler à sa démission.

Vendredi dernier déjà, plus de 60.000 manifestants avaient répondu à l'appel de l'Alliance démocratique (DA), parti d'opposition qui réclame le départ du président à la suite du limogeage de son ministre des Finances, Pravin Gordhan.

Mercredi, Jacob Zuma s'est dit serein face aux manifestations de l'opposition. "L'opposition fait son travail, n'ayez aucune inquiétude", a-t-il déclaré à une foule de partisans réunis pour célébrer son 75e anniversaire. "Ne craignez pas les manifestations de l'opposition."

La sanction prise contre le ministre apprécié par les marchés financiers a provoqué des remous jusqu'au sein de l'ANC, qui gouverne l'Afrique du Sud depuis la fin du régime d'apartheid et les premières élections libres du pays, en 1994.

Le président Zuma a déjà par le passé été confronté à des manifestations de rue, notamment après des soupçons de corruption, mais l'actuelle contestation semble le menacer plus directement.

L'opposition veut faire voter une motion de défiance au Parlement contre Jacob Zuma, dont le mandat court jusqu'en 2019.

Un vote est programmé mardi prochain, le 18 avril, mais le Parlement a décidé de repousser le scrutin dans l'attente d'une décision de justice qui devra dire s'il doit se tenir à bulletin secret.

L'ANC, qui a resserré les rangs autour de son président après un moment de flottement, devrait s'efforcer de mettre l'initiative en échec. (Ed Stoddard, Gilles Trequesser et Nicolas Delame pour le service français)