ERBIL, Irak, 21 janvier (Reuters) - Les Kurdes de Syrie ont mis en place mardi un gouvernement local dans un district du nord du pays, autour des villes de Hassaka et de Kamichli, consolidant leur emprise sur une partie de cette région qu'ils contrôlent.

Cette initiative intervient à la veille de l'ouverture de la conférence de paix de Genève II, où les Kurdes ne seront pas directement représentés.

Un conseil doté d'un président et de plusieurs "ministres" (Affaires étrangères, Défense, Justice, Education) gérera les affaires publiques dans l'un des trois districts administratifs déjà mis en place par les Kurdes, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

L'ONG basée en Grande-Bretagne ajoute que des élections seront organisées dans cette zone d'ici quatre mois.

Les ambitions autonomistes des Kurdes de Syrie inquiètent notamment la Turquie voisine, confrontée depuis 1984 à l'insurrection du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Les Kurdes syriens, tout aussi critiques envers le régime de Bachar al Assad qu'envers l'opposition syrienne, ont demandé à envoyer leur propre délégation à la conférence de Genève II, ce qui leur a été refusé.

Selon le Parti de l'Union démocratique (PYD), principale formation politique kurde de Syrie, ce refus est principalement dû à l'opposition de la Turquie, des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite.

Le PYD a annoncé la prochaine création de gouvernements locaux dans les deux autres districts qu'il contrôle. (Isabel Coles, Guy Kerivel pour le service français)