PARIS, 21 juin (Reuters) - Edouard Philippe a déclaré mercredi après l'annonce du nouveau gouvernement que les Français avaient montré beaucoup plus fermement qu'auparavant leur rejet du soupçon en politique.

Il a cependant ajouté sur TF1 qu'il partageait l'avis de François Bayrou sur le fait qu'il n'était pas possible de démettre un ministre uniquement parce qu'une enquête avait été ouverte ou parce qu'une accusation avait été portée.

Ministre de la Justice sortant, François Bayrou n'a pas voulu participer à ce gouvernement en raison de l'enquête judiciaire visant le parti qu'il préside, le MoDem.

"Les Français ont indiqué beaucoup plus fermement que ce qui prévalait jusqu'alors qu’ils souhaitaient ne pas être embarrassés par le soupçon, ne pas être embarrassés par la tonalité des 'affaires'", a dit le Premier ministre, interrogé sur la volonté de quatre ministres sortants de ne pas être au nouveau gouvernement en raison des enquêtes.

Edouard Philippe a ajouté que la règle restait qu'un ministre qui serait mis en examen devrait démissionner, ce qui n'était le cas d'aucune de ces quatre personnalités.

"Je ne crois pas qu'on puisse vivre durablement avec un système dans lequel une simple accusation permettrait de démettre quelqu'un, c'est la raison de mon rappel à cette règle, c'est la raison pour laquelle je m'y tiendrai strictement."

Edouard Philippe a ajouté qu'il pensait que François Bayrou "sera(it) un partenaire exigeant de la majorité".

Le nouveau gouvernement est "dans le même esprit" que le précédent, a estimé Edouard Philippe, avec "un souci de renouvèlement" et une "équipe resserrée". (Jean-Baptiste Vey, édité par Yves Clarisse)