Paris (awp/afp) - L'attente de statistiques d'inflation en Europe et aux Etats-Unis vendredi tient en haleine les marchés, qui ne cessent de revoir leurs anticipations de politique monétaire au gré des indicateurs.

Les Bourses européennes évoluent de façon mitigée avant l'inflation en zone euro. Vers 07H30 GMT, Paris (-0,01%), Londres (+0,09%) et Milan (-0,01%) sont proches de l'équilibre tandis que Francfort cédait 0,18%. En Suisse, l'indice vedette SMI gagnait 0,35%.

Tokyo a rebondi de 1,14% après un fort repli la veille. Hong Kong cédait 0,05% dans les derniers échanges et Shanghai 0,16%.

Ces deux dernières places boursières avaient cependant commencé la séance avec bien plus d'entrain. Mais la publication d'une contraction de l'activité manufacturière en Chine en mai a brisé cette dynamique.

La reprise économique post-Covid tant espérée en Chine a été brève et moins robuste qu'escompté et elle bute désormais sur une conjoncture incertaine qui grippe les dépenses des ménages, tandis qu'une crise immobilière et un fort chômage des jeunes pèsent sur le pouvoir d'achat.

La séance de vendredi sera marquée par la publication des chiffres d'inflation de mai pour la zone euro et de l'indicateur d'inflation privilégié par la Réserve fédérale (Fed) américaine, l'indice PCE pour avril.

En France, l'indice des prix à la consommation harmonisé (qui sert au calcul de l'inflation en zone euro) atteint 2,7% en mai 2024 sur un an, après 2,4% en avril, soit un peu plus que prévu par les analystes.

Concernant la Banque centrale européenne, une baisse de ses taux directeurs est quasiment acquise pour la semaine prochaine, à l'issue de sa réunion du 6 juin, mais les investisseurs continuent de s'interroger sur le rythme d'abaissement des taux qui suivra cette première étape.

"Ce recul des taux est indispensable pour relancer les investissements et soutenir l'économie allemande, leader en zone euro, menacée de récession", commente Maxime Mura, gérant obligataire chez Swiss Life Asset Managers France.

Quant à l'indice PCE américain, il "attire toujours beaucoup l'attention car c'est l'objectif officiel de la Fed, même s'il est publié après l'indice des prix à la consommation (IPC), dévoilé quelques semaines plus tôt", rappellent les analystes de la Deutsche Bank.

Jeudi, le président de la Fed de New York, John Williams, a indiqué ne voir "aucune urgence" à commencer à abaisser les taux, compte-tenu de la bonne santé de l'économie aux Etats-Unis et du niveau toujours élevé de l'inflation.

Sur le marché obligataire, les taux d'intérêt des emprunts souverains sont stables vers 07H25 GMT.

Les logiciels plombés par Saleforces

Le géant des logiciels clients Salesforce s'est effondré de presque 20% jeudi à New York après des résultats décevants au premier trimestre et des perspectives annoncées pour le deuxième trimestre qui ont déçu également.

Le reste du secteur des logiciels pâtissait de ces annonces: à Paris Capgemini chutait de 4,19%, Worldline de 3,66% et Dassault Systèmes de 3,01%. A Francfort SAP perdait 1,40%.

Telecom Italia validée

Bruxelles a donné jeudi son feu vert au rachat du réseau fixe de Telecom Italia (-5,38% à Milan) par le fonds d'investissement américain KKR pour un montant pouvant atteindre 22 milliards d'euros, une opération qui doit désendetter le groupe italien.

Le pétrole stable

Sur le marché du pétrole, les prix des deux principaux barils évoluent autour de l'équilibre. Vers 07H25 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en juillet, valait 81,87 dollars (+0,01%).

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, perdait 0,22% à 77,74 dollars.

Sur le marché des changes, le yen reculait de 0,13% à 157,02 yens pour un dollar. L'euro lâchait 0,06% à 1,0825 dollar pour un euro.

Le bitcoin cédait 0,11%, à 68.391 dollars.

afp/al