Les investisseurs s'interrogent notamment sur le réalisme des projets ambitieux du président élu pour relancer la croissance et les secteurs qui ont été portés aux nues depuis l'annonce de la victoire de Trump retombent.

"Après une ruée des investisseurs sur les actions, nous entrons dans une période plus rationnelle et sélective", dit Giuseppe Sersale, gérant chez Anthilia Capital à Milan. "Les obstacles politiques et économiques à la réalisation des projets (de Trump) ne doivent pas être sous-estimés."

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,64% à 4.501,89 points vers 12h00 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,34%, soutenu par Allianz qui a publié de bons résultats trimestriels, et à Londres, le FTSE cède 1%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,41%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,31% et le Stoxx 600 0,15%.

Le retour de bâton après l'euphorie initiale touche aussi Wall Street. Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en baisse de 0,3% à 1%. Le marché des obligations du Trésor américain est fermé ce vendredi.

Le secteur de la construction et des matériaux de constructions recule de 1,2%, plus forte baisse sectorielle en Europe, avec les valeurs de l'énergie (-1,18%). Le secteur de la construction avait pris 3,37% mercredi et jeudi pour atteindre son plus haut niveau en neuf ans, porté notamment par l'annonce de grands travaux d'infrastructure aux Etats-Unis. LafargeHolcim perd 2,55% et l'espagnol ACS cède 3,28%.

Les financières, qui ont eu le vent en poupe ces deux derniers jours dans l'espoir que Trump réussisse à relancer l'inflation, avec pour corollaire une remontée des taux favorables aux marges bénéficiaires des banques, font également l'objet de prises de profits de la part de certains investisseurs.

En revanche, l'automobile (+1,64%) et les valeurs recherchées pour leurs dividendes comme les services collectifs (+1,26%) qui ont souffert de l'envolée des rendements obligataires, reprennent un peu du terrain perdu.

Du côté des résultats d'entreprises en Europe, Allianz a publié vendredi un bénéfice net trimestriel supérieur aux attentes et a annoncé que sa filiale américaine de gestion d'actifs Pimco avait bénéficié d'un afflux net de capitaux pour la première fois en plus de trois ans.

Le premier assureur européen prend 2,96%, parmi les plus fortes hausses de l'EuroStoxx50, soutenant le secteur de l'assurance (+0,35%).

Sur le terrain des fusions-acquisitions, l'opérateur postal néerlandais PostNL recule 4,4%, plus forte baisse du Stoxx 600, après avoir rejeté une offre améliorée de son rival belge bpost (+0,4%).

Sur le marché obligataire, les rendements italiens ont touché leur plus haut niveau en plus d'un an avant une adjudication importante du Trésor et la revue de la note de Standard & Poor's, dans un contexte de poursuite de l'envolée des rendements.

Le dollar retombe un peu face au yen et à l'euro tout en poursuivant sa hausse contre le yuan chinois et le peso mexicain. Il s'apprête à afficher sa plus forte hausse hebdomadaire de l'année.

La livre sterling s'adjuge 0,57% face au dollar et franchit la barre des 1,26 dollar, un seuil technique clé, profitant de rachats de positions à découvert accumulées depuis le vote en faveur du Brexit.

Le pétrole continue de se replier dans le doute sur un accord concret de baisse de la production à la réunion de l'Opep prévue à la fin du mois à Vienne.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Bertrand Boucey)