La production industrielle allemande a baissé de 4,0% en août, un repli plus important qu'attendu et le plus marqué depuis janvier 2009, un chiffre qui ravive les doutes sur la santé de la première économie d'Europe, au lendemain de l'annonce de commandes à l'industrie au plus bas depuis 2009.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 1,81% (-77,38 points) à 4.209,14 points. Le Footsie britannique a abandonné 1,04% et le Dax allemand 1,34%, tandis que l'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,8% et le FTSEurofirst 300 de 1,47%.

A la clôture en Europe, les indices américains reculaient de 0,8% à 0,93% en attendant la saison des résultats trimestriels qui débute la semaine prochaine.

Hormis les Etats-Unis, la croissance a fortement ralenti partout dans le monde ces derniers mois, freinée par les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient.

"On assiste à une reprise difficile et inégale. La croissance en zone euro est au point mort (...), contrastant avec ce que se passe aux Etats-Unis où le marché de l'emploi continue à se tendre plus rapidement que prévu par la Fed", dit Kerry Craig, responsable de la stratégie mondiale chez JP Morgan.

Le FMI a de nouveau revu en baisse sa prévision de croissance de l'économie mondiale, à 3,3%, pour tenir compte d'un début d'année 2014 encore plus faible que prévu, particulièrement dans la zone euro et au Japon, mais aussi de l'impact des tensions géopolitiques, tout en évoquant le risque de déflation.

Dans ses perspectives économiques d'automne, le FMI souligne que le haut niveau d'endettement public et privé, héritage de la situation d'avant-crise, jette toujours une ombre sur la reprise des économies avancées tandis que les pays émergents s'adaptent à des rythmes de croissance plus faibles que dans une période récente.

Le secteur minier a surperformé en Europe, grâce notamment à la hausse de Rio Tinto, qui a pris 0,78% à la suite de l'annonce que le groupe avait éconduit son concurrent Glencore, qui l'avait contacté en juillet en vue d'un rapprochement.

L'indice des ressources de base a perdu 0,47%, affichant la moins mauvaise performance sectorielle du jour.

En revanche, le secteur des transports (-3,24%) a accusé la plus forte baisse sectorielle en Europe. En Espagne, quatre personnes, dont l'infirmière contaminée par le virus Ebola et son mari, sont hospitalisées et l'Organisation mondiale de la Santé estime que l'apparition de nouveaux cas en Europe est presque inévitable.

Air France-KLM a perdu 4,57%, IAG 6,92%, Ryanair 5,35%, easyJet 5,32% et Lufthansa 5,26%.

Sur le marché des changes, le dollar recule pour la deuxième séance d'affilée, victime de quelques prises de bénéfices, notamment face au yen, tout en restant près de ses plus hauts niveaux en près de quatre ans.

Sur le front du pétrole, le Brent chute de plus d'un dollar à 91,59 dollars le baril, à ses plus bas de près de 27 mois, alors que l'or se maintient au-dessus de 1.200 dollars l'once après avoir touché un plus bas de 15 mois lundi.

(avec Marc Jones, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)