À Paris, le CAC 40 abandonne 21,81 points ou 0,62% à 3.510,01 points vers 13h10. Londres affiche un recul de même ampleur et Francfort cède 0,4%, tandis que l'indice paneuropéen Eurostoxx 50 lâche 0,78%.

L'indice PMI manufacturier pour la Chine, calculé par HSBC, a donné le ton aux marchés dans la nuit. Il est ressorti à 47,8 en septembre dans sa version préliminaire contre 47,6 en août, en légère progression mais toujours inférieur à la barre de 50, ce qui dénote un 11e mois de contraction et fait craindre que le pays connaisse un septième trimestre consécutif de ralentissement de la croissance.

Publiés dans la matinée, les indices PMI flash de la zone euro ont montré une contraction accélérée de l'activité en septembre. Si les indices allemands ont dénoté une amélioration, l'enquête de Markit montre qu'en France l'activité dans le secteur privé s'est contractée à son rythme le plus rapide depuis avril 2009, renforçant la probabilité d'une contraction de l'économie au troisième trimestre.

La baisse des Bourses européennes, dans de maigres volumes, est conduite par les secteurs des banques (-1,9%), du fait des incertitudes en Espagne, et des ressources naturelles (-1,6%), en réaction aux nouvelles de Chine. L'indice sectoriel de l'automobile (-1,5%) est pour sa part plombé par Daimler (-2,22%), qui a averti que sa filiale Mercedes afficherait un résultat 2012 en baisse en raison de l'environnement difficile en Europe et des pressions concurrentielles en Chine.

Parmi les indices nationaux, l'Ibex de la Bourse de Madrid (-1,03%) s'inscrit parmi les plus fortes baisses.

L'Espagne a adjugé sans difficulté 4,8 milliards d'euros de dette sur des échéances de trois et dix ans, avec des taux de rendement (respectivement 3,845% et 5,666%) à leur plus bas niveau depuis janvier. C'est la deuxième fois cette semaine que Madrid passe avec succès le test des marchés, après une émission de bons à 12 et 18 mois mardi, mais cela ne fait qu'entretenir l'incertitude autour d'une éventuelle demande d'aide qui permettrait d'activer le plan de rachat d'obligations d'Etat de la Banque centrale européenne. Officiellement, le gouvernement espagnol continue d'évaluer la situation.

Sur le marché des changes, l'euro a reculé à un plus bas d'une semaine contre le dollar et lâché plus de 1% face au yen en réaction aux indices des directeurs d'achats. "Les indices PMI montrent que, quoiqu'ait pu faire la BCE, la zone euro reste engluée dans la récession et cela pèse sur l'euro", constate Peter Kinsella, analyste changes chez Commerzbank.

Sur le marché du pétrole, le baril de Brent recule pour la quatrième séance consécutive, affecté par la baisse d'activité en Chine et, comme les deux jours précédents, par la volonté apparente de l'Arabie saoudite d'enrayer la récente flambée des prix.

Véronique Tison pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat