À Paris, le CAC 40 a perdu 113,37 points à 4.172,44, terminant à son plus bas de la séance. Le Footsie britannique a cédé 0,95% et le Dax allemand, qui avait atteint la semaine dernière un record de clôture, s'est replié de 1,9%. Les indices paneuropéens EuroStoxx 50 et FTSEurofirst 300 ont abandonné respectivement 2,06% et 1,41%.

A 1.282,30 points, ce dernier évolue à un plus bas de quelque trois semaines, en repli de 2,6% par rapport à son pic de cinq ans et demi de 1.316,42 atteint début novembre.

Au moment de la clôture des Bourses européennes, Wall Street, qui reste sur une série de huit semaines de hausse consécutives, reculait également, mais dans des proportions moindres.

Les indicateurs macro-économiques publiés lundi aux Etats-Unis ont dressé le tableau d'une conjoncture plutôt favorable, ce qui, comme souvent ces derniers mois, a amené nombre d'intervenants de marché à se demander si la Fed n'allait pas profiter de ces chiffres pour diminuer le montant - actuellement de 85 milliards de dollars - consacré chaque mois au rachat d'actifs obligataires.

A ce stade, les acteurs de marché tablent sur une première baisse de ce montant à l'issue de la réunion de politique monétaire du mois de mars mais ils pourraient changer d'avis si le nombre d'emplois créés en novembre par l'économie américaine - une statistique au programme de la journée de vendredi - se révèle nettement supérieur aux attentes, la Fed calant notamment son action sur le marché de l'emploi.

Les secteurs de la construction, l'automobile et de l'industrie lourde, trois compartiments cycliques, ont accusé les plus fortes baisses du jour avec des replis de respectivement 2,49%, 2,33% et 2,14%.

Air France-KLM (-4,22%) et Thomas Cook Group (-4,00%) figuraient pour leur part parmi les dix replis les plus marqués de l'indice EuroStoxx 600, le secteur du voyage et du transport aérien ayant pâti de l'annonce d'un cas de grippe aviaire à Hong Kong.

Aucun des 50 poids lourds de l'indice Euro Stoxx 50 n'a terminé en territoire positif et huit des dix plus fortes baisses de l'indice sont le fait de valeurs françaises, ce qui explique le décrochage de Paris par rapport à ses concurrentes européennes.

Au vu du repli des marchés boursiers, les investisseurs se sont précipités sur des valeurs refuge, tel le yen, qui a progressé face au dollar et à l'euro alors qu'il avait fortement baissé par rapport à ces deux devises ces derniers jours, notamment dans l'anticipation de nouvelles mesures d'assouplissement d'une politique monétaire de la Banque du Japon déjà très accommodante.

En revanche, l'or a également pâti de la perspective d'une réduction du programme d'assouplissement quantitatif de la Fed et évoluait toujours non loin d'un creux de cinq mois touché lundi.

Une autre matière première, le pétrole, a de son côté été portée par les données macro-économiques meilleures que prévu des Etats-Unis, premier consommateur mondial de brut. Les livraisons toujours très perturbées en provenance de Libye ont également soutenu l'or noir.

Comme souvent lorsque les actions reculent, le prix des obligations, autres actifs jugés sûrs, a augmenté aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis.

Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Véronique Tison