* Les primes de risque augmentent avec les taux allemands:

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* Le spread franco-belge à 10 ans ne s'est élargi que de 20 bp:

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PARIS, 30 janvier (Reuters) - La prime de risque sur la dette souveraine française s'est tendue lundi, au lendemain de la victoire de Benoît Hamon dans la primaire organisée par le PS.

Cette évolution s'inscrit dans un contexte de nouvelle hausse des taux en Allemagne, qui conduit à relativiser l'impact des rebondissements politiques sur la perception par les investisseurs de la qualité de crédit de la France.

L'écart de rendement entre les emprunts d'Etat à dix ans allemands et français a dépassé 60 points de base, au plus haut depuis trois ans, et 40 points de base au-dessus des points bas touchés au cours l'été.

Les craintes de récession en Europe après le vote des Britanniques en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE) avait, à l'époque, fait plonger les taux d'intérêt allemands à 10 ans en territoire négatif et nettement réduit les primes de risques sur l'ensemble des dettes souveraines de la zone euro.

Les rendements à 10 ans en Allemagne sont repartis à la hausse depuis lors et sont nettement repassés en territoire positif. D'abord sous l'effet de la hausse des taux américains, avec l'orientation plus restrictive de la politique monétaire de la Fed, puis avec l'annonce d'une réduction du montant mensuel de ses achats d'actifs par la Banque centrale européenne.

Cette remontée des taux à 10 ans allemands a entraîné une augmentation des primes de risque sur l'ensemble des dettes souveraines de la zone euro.

Graphique sur l'évolution des taux à 10 ans en Allemagne et des écarts de taux avec les autres dettes souveraines de la zone euro:
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Pour neutraliser l'effet de la remontée des taux allemands sur l'augmentation de la prime de risque sur la dette française, une option est de considérer l'évolution du spread de la France par rapport à un autre pays de la zone euro dont l'appréciation de la qualité de crédit par les agences de notation est proche, comme la Belgique.

L'écart de rendement entre la dette à 10 ans de la France et de la Belgique est par ailleurs relativement indépendant de l'évolution des taux à 10 ans en Allemagne. Ainsi, il n'avait pas réagi à leur forte tension au printemps 2015 et assez peu à leur forte chute après le Brexit.

En revanche, l'écart de taux franco-belge s'est nettement tendu au fil des rebondissements qui ont émaillé les prémisses de la campagne pour l'élection présidentielle de 2017.

Graphique sur l'évolution des taux à 10 ans allemands et du spread franco-belge depuis 2015 et au gré de certains événements de la pré-campagne présidentielle depuis l'été 2016 :
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Pour Gilles Moec, économiste de Bank of America Merrill Lynch chargé de l'Europe, "la composante politique de la hausse du spread de la France reflète la réticence générale des investisseurs à prendre beaucoup de risques avant une élection inhabituellement ouverte, avec des différences très marquées dans les politiques susceptibles d'être mises en oeuvre."

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*France's borrowing costs rise as election uncertainty jolts debt inverstors. (Marc Joanny, édité par Emmanuel Jarry)