L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 0,12% vers 09h20 GMT, le FTSEurofirst 300 s'octroie 0,30% et le Stoxx 600 prend 0,17%.

À Paris, l'indice CAC 40 avance de 0,28% à 4.799,32 points mais à Francfort le Dax recule de 0,09%.

A Londres, le FTSE est encore plus à la traîne (-0,14%), pénalisé notamment par ses valeurs exportatrices avec le renchérissement de la livre sterling qui a suivi l'annonce du vote sur l'accord de Brexit.

Les parlementaires britanniques ont rejeté mardi soir par 432 voix contre 202 l'accord négocié par la Première ministre Theresa May, plongeant le pays dans l'incertitude.

"De notre point de vue, la nouvelle est légèrement positive car Theresa May pourrait bientôt être forcée d'explorer différentes options pour le Brexit qui pourraient obtenir la majorité au Parlement et ne plus perdre du temps à pousser en faveur d'un accord condamné à l'échec", estime néanmoins Kallum Pickering, économiste chez Berenberg.

"Les marchés avaient largement anticipé le fait que Theresa May perde le vote et nous serions donc surpris si les actifs britanniques étaient vendus massivement (aujourd'hui). Les espoirs qu'une défaite d'ampleur puisse ouvrir à la voie à un Brexit plus 'soft' devraient neutraliser tout impact négatif des incertitudes accrues et du vote de confiance".

Le chef de file de l'opposition travailliste, Jeremy Corbyn, a en effet annoncé le dépôt d'une motion de censure après l'annonce du rejet de l'accord. La motion sera débattue mercredi à partir de 13h00 GMT et soumise au vote de la chambre des Communes vers 19h00 GMT.

VALEURS

La Bourse de Londres est aussi pénalisée par la chute du groupe de médias Pearson (-5,34%) qui a dit s'attendre pour 2018 à un résultat opérationnel ajusté compris entre 540 et 545 millions de livres. "Pearson prévoit d'être dans la moitié de la fourchette de sa prévision de résultat opérationnel mais il semble que cela soit seulement grâce à des réductions de coûts supplémentaires avec le chiffre d'affaires qui, de façon implicite, n'atteint pas ce que était prévu", pointent les analystes de Liberum.

La chute de Pearson pèse sur le secteur des médias, en baisse de 0,24%.

A l'inverse, les valeurs bancaires sont les plus recherchées, leur indice Stoxx 600 gagnant 1,07%. A Paris, Société générale, Credit Agricole et BNP Paribas figurent parmi les plus fortes hausses du CAC 40 avec des gains compris entre 1,5% et 2,1%.

CHANGES

La livre sterling accroît ses gains mercredi autour de 1,2880 dollar, après avoir fortement rebondi à la suite de l'annonce du rejet du vote. La devise britannique était tombée brièvement avant cela sous 1,27 dollar.

"Si l'ampleur de la détaite de Theresa May a constitué une surprise, la defaite en elle-même avait été intégrée depuis longtemps par le marché et il semble que les opérateurs aient débouclé leur positions à découvert sur la livre après le vote", indique Yukio Ishizuki, stratège sur les changes chez Daiwa Securities.

Face à l'euro, la livre sterling était peu changée, à 88,70 pence, après avoir gagné 0,4% mardi.

"Le gouvernement britannique pourrait pivoter vers une stratégie alternative pour éviter un 'no deal', son accord actuel ayant été confronté à une large opposition. Tout changement clair et décisif de politique, probablement en faveur d'un Brexit plus 'soft', qui aurait de grandes chances d'être approuvé par le Parlement, serait favorable à la livre sterling", estime Dominic Bunning, stratège sur les changes chez HSBC.

"Mais jusqu'à ce qu'une telle étape décisive soit prise politiquement, il est difficile d'attendre une hausse importante et durable du sterling".

De son côté, le dollar recule légèrement face à un panier de devises de référence et l'euro est stable autour de 1,1420 dollar après être brièvement tombé sous le seuil de 1,14 dans la matinée.

TAUX

Le rendement du Gilt britannique à dix ans monte de cinq points de base, pour revenir au-delà de 1,30%.

La tendance est aussi haussière sur les rendements des Treasuries et du Bund à dix ans tandis que les rendements des pays européens dits périphériques, comme l'Espagne, l'Italie et le Portugal, sont pour leur part orientés à la baisse.

EN ASIE

Ignorant les péripéties sur le Brexit, les marchés d'actions asiatiques ont évolué de façon modérée mercredi, après avoir nettement rebondi la veille grâce à des anticipations de nouvelles mesures de relance à l'économie en Chine.

La Bourse de Tokyo a terminé en baisse de 0,55%, plombée notamment par les entreprises les plus exposées à la demande chinoise.

A Shanghai, l'indice composite a clôturé à l'équilibre tandis que l'indice Hang Seng à Hong Kong a gagné 0,27%.

À WALL STREET

De la même façon, l'annonce du rejet parlementaire de l'accord sur le Brexit n'a eu que peu d'effets à Wall Street qui a fini en hausse avec le rebond de Netflix et les espoirs de soutien à l'économie en Chine.

L'indice Dow Jones a gagné 0,65%, le S&P-500 a pris 1,07% et le Nasdaq Composite a avancé de 1,71%.

Netflix, qui publie ses comptes trimestriels jeudi, a grimpé de 6,5% après avoir annoncé une nette hausse des différents tarifs d'abonnement à son service de vidéo à la demande aux Etats-Unis pour faire face aux importants investissements réalisés dans la production de contenus originaux et pour son développement à l'international.

PÉTROLE

Les cours du brut montent encore un peu après avoir déjà fortement rebondi la veille, portés par les anticipations de mesures de relance à l'économie en Chine, gros consommateur d'or noir.

Le baril de Brent évolue à près de 61 dollars et le baril de brut léger américain (WTI) est revenu au-delà de 52 dollars.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault