Les places financières ont cédé du terrain en début de semaine sur fond d'incertitudes au sujet du calendrier de baisse de taux aux Etats-Unis mais les dernières statistiques américaines sous les attentes, et notamment l'indice Core PCE, semblent donner un second souffle et permettent aux grands indices de prendre un peu de hauteur. La volatilité a très nettement monté d'un cran et les marchés devraient continuer à évoluer de manière erratique au gré des annonces macroéconomiques.
Variations hebdomadaires*
CAC 40
7992  -1.26%Graphique
STOXX EUROPE 600
518.17  -0.46%
Graphique STOXX EUROPE 600
S&P 500
5277.51  -0.51%
Graphique S&P 500
NIKKEI 225
38487.90  -0.41%
Graphique NIKKEI 225
GOLD
2329.41$  -0.33%
Graphique GOLD
BRENT CRUDE OIL ...
81.35$  -0.97%
Graphique BRENT CRUDE OIL ...
EURO / US DOLLAR
1.08$  +0.03%
Graphique EURO / US DOLLAR
Tops / Flops de la semaine

TOPS

The Gap(+31%), Abercrombie & Fitch (+15%): Les deux détaillants américains profitent d'un rebond de la consommation. Ils ont dévoilé des résultats trimestriels robustes et meilleurs qu'attendus, et relevé dans la foulée leurs prévisions pour l'exercice. Le titre d'Abercrombie s'octroie plus de 100% de hausse depuis le début de l'année. 

Chewy (+27%) : Chewy fait mieux que prévu. Le spécialiste des articles pour animaux de compagnie dévoile un chiffre d'affaires trimestriel de 2,88 milliards de dollars, en hausse de 3%, et un BPA ajusté nettement amélioré, porté tous deux par les records du programme d'abonnement Autoship. Le groupe a relevé ses prévisions annuelles et annonce lancer un rachat d'actions de 500 millions de dollars.  

Voltalia (+22%), Neoen (+18%) : Neoen, le spécialiste français des énergies renouvelables, a reçu une offre de rachat de la part de l'investisseur canadien Brookfield Asset Management. Ce dernier propose 39,85 euros par action, soit une prime de près de 27% par rapport au cours de clôture de mercredi, ce qui valorise la société 6,1 milliards d'euros. Cette marque d'intérêt pour le secteur a dopé le titre de son rival Voltalia.  

Birkenstock (+20%) : Le fabricant allemand de chaussures, coté aux Etats-Unis, se porte bien. Au deuxième trimestre, son chiffre d'affaires gagne 23%, son bénéfice net 45%, son Ebitda 7% et son BPA 41%. Fort de ces solides résultats et d'une demande robuste, la marque a revu à la hausse ses prévisions pour l'exercice 2024 et réitéré ses objectifs de rentabilité à moyen et long terme.

Burlington Stores(+17%) : Le détaillant américain, spécialiste des bas prix, tire profit d'une forte demande et de ses efforts en matière de réduction de coûts. Pour le premier trimestre, il dévoile un chiffre d'affaires en hausse de 11%, un BPA ajusté en augmentation de 68% et une marge brute supérieure aux attentes. Le groupe a donc relevé ses prévisions de marge et de BPA pour le trimestre à venir et pour l'année. 

Dick's sporting goods (+16%) : Le spécialiste américain des articles de sport dépasse les attentes. Il publie des résultats solides pour le premier trimestre, avec des ventes en progression de 6,2%, portées par une augmentation du volume de transactions et du ticket moyen. Alors qu'il a revu à la hausse ses perspectives annuelles, plusieurs analystes, dont Morgan Stanley et BofA, ont relevé leur objectif de cours sur le titre. L'action progresse de plus de 52% depuis le début de l'année. 

Marathon Oil (+12%) : Les mouvements de fusion dans le secteur pétrolier se poursuivent. L'exploitant américain Marathon Oil a accepté une offre de rachat de 22,5 milliards de dollars, entièrement libellée en actions, de la part de la major ConoCoPhillips. Ce dernier se réjouit d'ajouter ainsi des zones complémentaires à son portefeuille onshore.

Verbio (+11%) : Le spécialiste allemand des biocarburants poursuit son expansion aux États-Unis. La société agrandit son site de l'Indiana, racheté en 2023, pour en faire une bioraffinerie de pointe, capable de produire 250 000 tonnes de bioéthanol et 850 000 MWh de biométhane par an.

Renault (+6%) : Trois annonces de taille pour le constructeur automobile. Il a créé, avec le chinois Geely, Horse Powertrain Limited, une coentreprise spécialisée dans les moteurs thermiques. La joint venture vise à produire 5 millions de groupes motopropulseurs hybrides et à combustion par an, pour 15 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel. Le groupe français dévoile par ailleurs un accord avec une société d'ingénierie chinoise pour développer les futures Twingo électriques, ainsi qu'un partenariat avec la banque espagnole Santander dans le leasing automobile. Le titre s'offre 45% de hausse depuis le début de l'année. 

FLOPS 

UiPath(-37%) : La société américaine de logiciels d'automatisation a publié un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 16%, mais qui manque le consensus. Elle a également dévoilé des perspectives annuelles inférieures aux attentes. Les investisseurs s'inquiètent des pressions macroéconomiques sur le groupe, de problèmes d'exécution sur les grands contrats, ainsi que de la démission du directeur général, à ce poste depuis février. Plusieurs bureaux d'analyse ont révisé leur recommandation sur le titre, qui cède 50% depuis le début de l'année. 

OVH (-26%) : L'hébergeur français fait les frais d'un avis défavorable du bureau d'analyse Stifel, qui a dégradé sa recommandation d'achat à conserver et drastiquement réduit son objectif de cours de 11,50 à 6 euros. Le broker, qui a retiré l'action de sa liste de titres de croissance, reproche aux fondateurs leur stratégie de vente régulière d'actions pour financer d'autres activités, estimant que ces derniers ne sont pas concentrés sur la création de valeur. OVH, déjà pénalisé par ses précédentes publications, abandonne 47% depuis le 1er janvier. 

Nutanix (-26%) : Le groupe de cloud computing d'entreprise n'a pas démérité. Pour le trimestre écoulé, il publie des revenus en augmentation de 17%, ainsi qu'une marge opérationnelle, un bénéfice opérationnel et un free cash flow en forte hausse. Mais ses perspectives pour le trimestre à venir et l'année déçoivent. Le marché déplore également des cycles de ventes qui s'allongent, une tendance qui devrait se poursuivre, et l'absence de prévisions pour 2025. 

Salesforce(-20%) : Le géant américain des logiciels CRM déçoit. Il a publié un chiffre d'affaires inférieur aux attentes pour le trimestre écoulé, et avancé des prévisions timides pour le trimestre en cours, présentant la croissance la plus faible de son histoire. Ses solutions d'intelligence artificielle n'ont par ailleurs pas encore fait leurs preuves. Le marché craint que les taux d'intérêt élevés et les offres d'IA concurrentes ne pénalisent le groupe à long terme. 

American Airlines(-18%) : La compagnie aérienne américaine a nettement réduit ses prévisions de bénéfices pour le trimestre en cours, déplorant son faible pricing power. Le groupe a souhaité s'éloigner des voyages d'affaires pour accroître sa part de marché sur d'autres marchés, mais cette stratégie ne semble pas porter ses fruits, selon l'analyste Jefferies, qui a rétrogradé sa recommandation. Dans la foulée, d'autres bureaux ont revu à la baisse leur recommandation sur le titre. 

Draftkings(-15%), Flutter (-7%), Entain (-5%), : Coup dur pour les acteurs des jeux et paris en ligne : l'État américain de l'Illinois annonce augmenter ses taxes sur les paris sportifs. Le taux d'imposition, initialement de 15%, sera progressif et pourra s'élever jusqu'à 40% en fonction des recettes brutes annuelles ajustées. Notons que l'irlandais Flutter a achevé le transfert de sa cotation principale aux Etats-Unis et annoncé la démission de son directeur financier, et que l'américain Draftkings envisage de racheter Simplebet. 

CapGemini(-12%) : Le groupe français de services informatiques pâtit du recul de l'américain Salesforce et d'un contexte défavorable pour les valeurs des logiciels. Inquiet de la faiblesse de la demande dans le secteur, JPMorgan a revu sa recommandation de surpondérer à neutre et abaissé son objectif de cours sur le titre,  tout comme Jefferies, qui passe d'achat à conserver.  

Lem Holding(-11%) : Le groupe suisse de mesures électriques et de composants électroniques a dévoilé un bénéfice net et des ventes en recul pour l'exercice 2024, plombés par une faiblesse au dernier trimestre. Il accuse l'appréciation du franc suisse, un phénomène de déstockage persistant, l'inflation des coûts d'approvisionnement ainsi que les frais de mise en service de son nouveau site de production en Malaisie. Le titre cède 27% depuis le 1er janvier. 

Graphique Matières Premières
Matières premières

Energie : L'ambiance n'est pas très folichonne sur les marchés pétroliers, qui continuent à broyer du noir pour différentes raisons.  D'abord, il y a cette satanée politique monétaire de la Fed, qui pourrait ne pas devenir aussi clémente que l'espèrent les financiers. Ensuite, c'est le dernier rapport de l'agence américaine de l'énergie sur les stocks hebdomadaires qui a pesé sur la tendance. Même si les stocks de brut ont diminué de 4,6 millions de barils, les stocks de produits raffinés ont au contraire progressé de manière assez importante. Il faut souligner que la cadence des raffineries augmente au fur et à mesure que nous nous approchons de la période estivale, où la consommation de carburants est plus importante. Le marché pourra-t-il compter sur l'OPEP+ pour lui redonner un coup de fouet acheteur ? Réponse ce week-end, puisque le cartel élargi tiendra un sommet sur sa politique. Les experts s'attendent à ce que l'OPEP+ reconduise entièrement ses quotas de production jusqu'à la fin de l'année.

Métaux : Le cuivre poursuit sa décrue au London Metal Exchange en s'échangeant non loin de la ligne des 10.000 USD pour son prix cash.  La hausse du dollar, le débouclement de positions spéculatives à l'achat et surtout les dernières données mitigées en Chine (le PMI manufacturier chinois est repassé en dessous des 50 points en mai, les stocks de cuivre progressent à Shanghai) provoquent ce retour aux moyennes des prix. L'or, de son côté, fait du surplace autour de 2345 USD.

Produits agricoles : Café et cacao prennent la tangente au sein du compartiment des soft commodities et progressent d'environ 10% en 5 jours. Du côté des céréales, le boisseau de blé reprend son souffle à Chicago à 684 cents.
Graphique Matières Premières
Macroéconomie

Ambiance : Ce sont des choses qui arrivent. Il aura fallu attendre vendredi et la publication de l’indice PCE Core pour avoir quelque chose de consistant à se mettre sous la dent. Cette mesure de l’inflation américaine a rassuré la communauté financière dans la mesure où elle est ressortie en ligne avec les attentes, à savoir +0.2% en rythme mensuel et +2.8% en rythme annuel. Les dépenses personnelles aux Etats-Unis continuent de décroître, signe que l’économie décélère quelque peu. Et comme, pour rappel dans le contexte actuel, une mauvaise nouvelle est une bonne nouvelle, il n’en aura pas fallu plus pour faire piquer du nez les rendements obligataires. Ainsi, le 10 ans américain reprend son souffle à 4.51% tandis que son homologue européen pointe à 2.66%. Jusqu’ici tout va bien. Par acquis de conscience, on guettera toutefois l’éventuel point de bascule où les craintes sur l’inflation laisseront la place aux craintes d’une récession avec pour corollaire une baisse des prévisions de bénéfices. Mais ceci est une autre histoire et pour le moment, ne boudons pas le plaisir de voir les marchés de taux se détendre un peu.


Crypto :Après avoir rebondi de 11% sur les deux dernières semaines, le cours du bitcoin (BTC) se stabilise depuis lundi autour 68 500 dollars, en hausse de 0,4%. Le BTC reste donc à quelques encablures de son sommet historique de 73 800 atteint en mars dernier. Même configuration pour l’ether (ETH) qui progresse de 0,12% sur cette même période, après avoir progressé de 24% la semaine dernière dans le sillage du feu vert donné par la SEC pour commercialiser les ETF Ethereum Spot. Bien que ces ETF ne soient pas encore ouverts à la négociation de l’autre côté de l’Atlantique, nombreux sont ceux qui se sont positionnés en amont en attendant de voir si l’argent frais de Wall Street ruissellera ou non dans ces produits boursiers. Beaucoup espèrent que le même scénario que celui des ETF Bitcoin Spot du début d’année, qui avait permis au BTC de battre ses anciens records historiques, se reproduise pour l’ether cette fois-ci. Plus globalement, le marché des cryptomonnaies dans son ensemble reste à l’équilibre cette semaine, avec une valorisation totale des crypto-actifs qui reste scotchée aux 2490 milliards de dollars cette semaine.
Graphique de Cours
La BCE revient au centre du jeu
La décision de politique monétaire que prendra la BCE le 6 juin sera au centre du jeu. La banque centrale devrait réduire son taux directeur d'un quart de point. Comme ce point est déjà plus ou moins acquis, les observateurs seront à l'affût des commentaires sur le coup d'après. Au milieu des autres statistiques de la semaine, les chiffres mensuels de l'emploi aux Etats-Unis ont toutes les chances de se distinguer, vendredi. L'agenda des résultats d'entreprises commence à sonner creux. En faisant les fonds de tiroir, on trouve toutefois des détaillants de mode comme le japonais Fast Retailing, l'espagnol Inditex et l'américain Lululemon. HP Entreprises, Dollar Tree et Meituan seront aussi de la partie.
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*Les variations hebdomadaires des indices et des actions affichés sur le tableau de bord concernent la période du lundi à l'ouverture des marchés respectifs au vendredi à l'heure d'envoi de cette newsletter.
Les variations hebdomadaires des matières premières, métaux précieux et devises affichés sur le tableau de bord concernent une période sur 7 jours glissants du vendredi au vendredi jusqu'à l'envoi de cette newsletter. Ces actifs continuent de coter les weekends.