Trans Mountain Corp (TMC) a également reporté de neuf mois supplémentaires la date d'achèvement de l'expansion, portant un autre coup à un projet déjà malmené par les retards réglementaires et l'opposition.

Compte tenu du dernier dépassement de coûts, le gouvernement a demandé à TMC d'obtenir le financement nécessaire auprès des marchés de la dette publique ou des institutions financières, a déclaré la ministre des Finances, Chrystia Freeland.

"Je tiens à assurer aux Canadiens qu'il n'y aura pas de fonds publics supplémentaires investis dans TMC", a ajouté Mme Freeland.

Le gouvernement a engagé BMO Capital Markets et TD Securities pour fournir des conseils financiers et Mme Freeland a déclaré que les deux conseillers ont confirmé que le projet reste commercialement viable et que le financement public du projet est une option réalisable. Le projet d'expansion est soutenu par des engagements de 20 ans de la part des expéditeurs.

TMC a imputé la hausse des coûts à l'impact de la pandémie de COVID-19 et aux conditions météorologiques extrêmes en Colombie-Britannique, qui ont temporairement interrompu les flux sur le pipeline Trans Mountain existant en novembre.

La société prévoit maintenant de terminer l'expansion au troisième trimestre de 2023, date à laquelle elle triplera presque la capacité du pipeline reliant l'Alberta à la côte du Pacifique pour la porter à 890 000 barils par jour. Ce serait un coup de pouce pour les producteurs de pétrole canadiens, qui souhaitent exporter davantage de brut.

Mais depuis le début, le projet a fait face à plusieurs défis, notamment l'opposition des peuples autochtones et des environnementalistes. En 2018, le gouvernement canadien l'a acheté pour 4,5 milliards de dollars canadiens afin de l'aider à se terminer.

"Bien que, comme tout le monde, nous soyons déçus... nous continuons à soutenir pleinement ce projet d'infrastructure de classe mondiale qui est vital pour la réussite économique et la sécurité énergétique à long terme du Canada", a déclaré Mark Little, directeur général de Suncor Energy, l'une des plus grandes sociétés pétrolières du Canada et un expéditeur sur la ligne.

La précédente estimation des coûts, faite en février 2020, était de 12,6 milliards de dollars canadiens, alors qu'en 2017, elle était évaluée à 7,4 milliards de dollars canadiens. La nouvelle estimation comprend le coût de toutes les améliorations, modifications, retards et financements connus.

Le gouvernement canadien ne prévoit pas d'être le propriétaire à long terme de l'oléoduc, et s'attend à lancer un processus de vente en temps voulu.

TMC a déclaré que le directeur général Ian Anderson se retirera de la société et de son conseil d'administration, à compter du 1er avril. Il a déclaré que les progrès réalisés au cours de ces deux années étaient "remarquables" compte tenu de la pandémie mondiale, des feux de forêt et des inondations en Colombie-Britannique.

"Ce projet était fou d'un point de vue climatique lorsqu'il était censé coûter 7,4 milliards de dollars canadiens, mais à 21,4 milliards de dollars canadiens et en augmentation, c'est maintenant une folie économique", a déclaré Keith Stewart, un stratège de Greenpeace Canada.

"Il est temps de réduire nos pertes sur cet éléphant blanc".

(1 $ = 1,2749 dollar canadien)