par John Whitesides

WASHINGTON, 4 janvier (Reuters) - Après les âpres échanges qui ont entouré le "mur budgétaire", la bataille qui s'annonce entre Barack Obama et le Congrès sur la dette risque de contraindre le président américain à revoir ses ambitions à la baisse concernant son second mandat, notamment en matière d'immigration et de contrôle des armes.

Le chef de la Maison blanche, qui souhaite des négociations "un peu moins dramatiques" sur le déficit budgétaire et la dette publique, assure qu'il mènera les réformes contenues dans son programme tout au long du bras de fer budgétaire avec le camp républicain.

Barack Obama et les parlementaires ont jusqu'au 1er mars pour dégager environ 85 milliards de dollars d'économies. En l'absence d'accord, un gel automatique des crédits entrerait en vigueur dans les budgets militaires et sociaux.

La Maison blanche et le Congrès doivent aussi s'entendre sur un relèvement du plafond de la dette, actuellement fixé à 16.400 milliards de dollars, pour éviter une banqueroute de l'Etat fédéral qui pourrait intervenir dès fin février.

Barack Obama a prévenu qu'il ne tolérerait pas que ce sujet devienne un motif de marchandage récurrent entre démocrates et républicains. Ces derniers comptent toutefois bien arracher au président des réductions massives de dépenses dans les programmes sociaux en échange de leur accord sur un relèvement du plafond de la dette.

Les discussions pourraient être encore plus animées que lors de la bataille qui a pris fin dans la nuit du 31 décembre au 1er janvier avec un accord de dernière minute entre les deux camps, permettant à la première économie mondiale de s'épargner de sévères coupes dans les dépenses publiques et des hausses d'impôts.

"Nous avions pensé qu'un accord bipartisan et à l'amiable sur le mur budgétaire ouvrirait la voie à un calendrier très positif concernant les deux prochaines années et c'est l'inverse qui s'est produit. Cela n'augure rien de bon pour les autres grandes priorités d'Obama", estime Jim Kessler, vice-président chargé de la politique au sein du think thank Third Way.

"Il y a un haut niveau de dysfonctionnement. Ils n'ont pas encore trouvé le code qui leur permettra de travailler les uns avec les autres."

POURSUITE DES REFORMES

Barack Obama s'est engagé à poursuivre son programme qui prévoit entre autres une réforme de l'immigration, la relance de la production nationale d'énergie, la lutte contre le changement climatique et le contrôle des armes.

Des responsables de son administration ont assuré que la Maison blanche agirait rapidement en janvier concernant les dossiers de l'immigration et du contrôle des armes.

"On ne peut pas régler ce débat (budgétaire), ou au moins, on ne peut pas permettre qu'il nous prenne tout notre temps et nous empêche de nous consacrer aux autres défis auxquels nous sommes confrontés", a prévenu Barack Obama en repartant pour Hawaï le 1er janvier pour rejoindre sa famille.

"Il n'est tout simplement pas possible d'agir ainsi, c'est une obligation envers nous-mêmes et envers les générations futures."

Les débats qui ont fait rage entre les deux camps autour du "mur budgétaire" ont largement dominé l'agenda de la Maison blanche pendant deux mois. Si cela se reproduisait lors des débats sur la dette, cela réduirait considérablement la marge de manoeuvre de Barack Obama.

"D'un point de vue républicain, si vous ne voulez pas laisser d'oxygène à Obama sur ces autres questions, se concentrer sur le mur budgétaire et ces questions budgétaires est une très bonne manière de lui faire perdre son temps", souligne le républicain John Feehery, ancien conseiller au Congrès américain.

RENVOI

USA-Nombreux sujets de discorde en vue pour le nouveau Congrès ) (Marine Pennetier pour le service français)