KABOUL, 3 juin (Reuters) - Les rues du centre de Kaboul ont été fermées samedi sur ordre des autorités qui veulent éviter de nouvelles manifestations contre l'impuissance du gouvernement d'Ashraf Ghani à assurer la sécurité de la capitale afghane.

Le samedi est un jour de semaine ordinaire en Afghanistan, mais plusieurs quartiers de la capitale ont été bouclés, avec mise en place de barrages de sécurité et patrouilles de véhicules blindés dans les rues.

Quatre personnes ont trouvé la mort vendredi lorsqu'un précédent rassemblement faisant suite au carnage de mercredi, quand un attentat au camion piégé a fait plus de 80 morts et 460 blessés, a dégénéré en affrontement avec les forces de l'ordre qui ont tiré en l'air pour disperser la foule.

Ces heurts entre protestataires et forces de l'ordre ont fait aussi quinze blessés et conduit l'envoyé spécial des Nations unies en Afghanistan à lancer un appel au calme.

Les manifestants qui s'étaient rassemblés près du site de l'explosion ont pointé la responsabilité de Ghani et de son chef du gouvernement, Abdullah Abdullah. "Ghani! Abdullah! Démission! Démission!" proclamait une banderole sur laquelle avaient été apposées les images d'enfants ensanglantés.

Ces troubles ont accentué la pression sur le gouvernement du président Ashraf Ghani, accusé d'être incapable d'assurer la sécurité dans Kaboul.

L'attentat au camion piégé de mercredi est l'un des plus meurtriers qu'ait subis la capitale afghane depuis l'intervention militaire américaine et le renversement du régime des taliban, fin 2001.

Mais, son bilan mis à part, il s'inscrit dans une longue liste d'attaques dont les civils ont payé le prix cher.

L'année dernière, près de 3.500 civils ont été tués dans ces violences, faisant de 2016 l'année la plus meurtrière pour la population afghane. Au cours du premier trimestre de cette année, le bilan est d'au moins 715 civils tués. (James Mackenzie; Henri-Pierre André pour le service français)