L'Italie craint que sans ces fonds, la Tunisie ne soit confrontée à une véritable crise financière qui pourrait pousser une nouvelle vague de migrants à traverser la Méditerranée à la recherche d'une vie meilleure en Europe.

Les pourparlers entre la Tunisie et le FMI pour un prêt de 1,9 milliard de dollars sont dans l'impasse depuis des mois, le président tunisien Kais Saied ayant rejeté les conditions clés de l'accord proposé.

M. Saied s'est emparé de la plupart des pouvoirs en 2021, en fermant le parlement et en gouvernant par décret. Il a montré peu d'intérêt pour la politique économique, si ce n'est pour imputer les problèmes de la Tunisie à la corruption.

En février, il a demandé aux forces de sécurité d'expulser tous les immigrés clandestins, dénonçant ce qu'il a qualifié de complot visant à modifier la démographie de la Tunisie en la rendant plus africaine et moins arabe.

La répression qui en a résulté a contribué à alimenter une vague de départs de migrants vers l'Italie. Selon les dernières données des Nations Unies, environ 26 555 des 51 215 migrants arrivés par bateau en Italie au cours de la première semaine de juin de cette année avaient pris la mer depuis la Tunisie, contre 3 658 au cours de la même période en 2022.

Une source gouvernementale à Rome a déclaré que l'Italie souhaitait commencer à débloquer une partie du financement international destiné à la Tunisie en échange de réformes progressives, afin d'améliorer rapidement la situation économique du pays.

Mme Meloni, qui a pris ses fonctions en octobre dernier, s'est déjà rendue dans les deux pays voisins de la Tunisie, l'Algérie et la Libye.

Sa coalition de droite avait promis d'être sévère à l'égard de la migration par bateau, mais le nombre de nouveaux arrivants a plus que doublé cette année, ce qui a mis le gouvernement sur la défensive.

(1 dollar = 0,9352 euro)