* Ministres et banquiers centraux réunis depuis 14h00 GMT

* Equilibre délicat entre relance et rigueur budgétaire

* Le plan Obama de 447 milliards de dollars en toile de fond

(Actualisé avec Baroin et autre source sur le communiqué)

par Jean-Baptiste Vey

MARSEILLE, 9 septembre (Reuters) - Les ministres des Finances et banquiers centraux du G7 planchent vendredi sur les réponses à apporter au ralentissement économique mondial, dans un cadre contraint par des finances publiques fragiles, en particulier dans la zone euro.

Présidente du G7, la France souhaite que les sept grandes économies (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, France, Grande-Bretagne et Italie) adressent un message coordonné mais adapté à la situation de chacun.

Deux sources du G7 ont dit qu'un communiqué commun pourrait être publié à l'issue de la réunion de Marseille, qui ne ferait pas mention d'une intervention coordonnée sur les marchés.

Ce communiqué évoquerait le ralentissement économique, les turbulences sur les marchés et les outils de politique économique dont disposent les pays, a précisé une source. Il soutiendrait d'autre part le plan de relance de 447 milliards de dollars annoncé jeudi par le président américain Barack Obama.

Les responsables du G7 ont surtout évoqué devant les médias vendredi la nécessité pour les Européens d'agir pour juguler la crise des dettes souveraines dans la zone euro.

Le secrétaire au Trésor américain, Timothy Geithner, a ainsi déclaré lors d'un entretien à Bloomberg Television: "Les pays les plus forts de la zone euro sont tout à fait capables d'absorber ces coûts. Ces coûts seront bien plus élevés pour eux et pour leurs économies s'ils ne font rien",

Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a pour sa part estimé que l'Europe devait se concentrer sur la réduction des dettes plutôt que sur des mesures de relance.

ÉQUILIBRE DÉLICAT

Les ministres et banquiers centraux cherchent le bon équilibre, à un moment où la volatilité fait rage sur les marchés financiers, qui redoutent les effets du tassement de la croissance, voire une nouvelle récession, sans que la crise des dettes souveraines n'ait été réglée.

"La viabilité budgétaire doit être restaurée", a estimé la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde. "Mais nous savons aussi que (agir) trop vite nuirait à la reprise et aggraverait les perspectives de l'emploi."

"Le défi est donc de trouver un rythme d'ajustement qui ne soit ni trop rapide, ni trop lent", a-t-elle ajouté.

L'appel de Christine Lagarde fait écho au néologisme de "rilance" qu'elle avait employé lorsqu'elle était ministre des Finances en France. Et il a visiblement été bien reçu par son successeur à Bercy, François Baroin, pour qui la première préoccupation du G7 est aujourd'hui la croissance.

Dans un entretien qui sera diffusé vendredi sur TF1, il évoque la place particulière de l'Allemagne. "Le meilleur élève en Europe, c'est l'Allemagne qui a aussi une capacité éventuellement d'augmenter sa demande, d'être un élément 'booster'", déclare-t-il.

Mais les différents sont nombreux au sein du G7 et de la zone euro, la démission surprise vendredi de Jürgen Stark, membre du directoire et chef économiste de la Banque centrale européenne, semblant en être un signe supplémentaire.

Selon plusieurs sources, son départ s'expliquerait en effet par des divergences concernant le programme de rachats d'obligations souveraines par la BCE qui vise à soutenir les pays de la zone euro en difficulté.

MARGE DE MANOEUVRE LIMITÉE

La marge de manoeuvre du G7 est limitée, soulignent des analystes, par le niveau élevé des dettes publiques et le rejet des mesures d'assouplissement monétaire par les pays émergents qui les accusent de nourrir l'inflation et les bulles.

Les politiques de relance monétaire et la santé du système financier seront au coeur des discussions, après que certaines grandes banques ont vu leur cours de Bourse s'effondrer ces dernières semaines.

Christine Lagarde a recommandé aux économies avancées de recourir à une politique monétaire "hautement accommodante", au lendemain d'un discours du président de la Réserve fédérale Ben Bernanke, qui a déçu les marchés en ne donnant aucune précision sur les mesures de soutien à l'économie.

La Banque centrale européenne (BCE) a parallèlement laissé entendre jeudi que le cycle de relèvement de ses taux directeurs entamé en avril était interrompu, la croissance s'annonçant au mieux faible.

Les discussions doivent s'achever dans la soirée et être suivies de conférences de presse des ministres et banquiers centraux. (Avec Giselda Vagnoni, Annika Breidthardt, Robin Emmott, Daniel Flynn et l'équipe G7 de Reuters à Marseille, édité par Patrick Vignal)