La France et l'Allemagne ont promis de présenter au sommet européen du 23 octobre un plan pour recapitaliser les banques, répondre à la situation pire que prévu de la Grèce, accroître la puissance de feu du Fonds européen de stabilité financière et réformer la gouvernance de la zone euro.

"Nous allons au cours des jours prochains poursuivre nos discussions mais nous avons déjà contractualisé des accords qui seront très importants", a dit le ministre français des Finances, François Baroin, après une rencontre vendredi avec son homologue allemand Wolfgang Schäuble et Nicolas Sarkozy.

Parallèlement, les dirigeants européens accentuent la pression sur les banques pour les forcer à se recapitaliser et leur permettre de supporter des pertes plus importantes qu'attendu sur la dette souveraine des pays les plus fragiles de la zone.

Ce plan européen sera intégré à une série d'engagements qui seront dévoilés au sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G20 des 3 et 4 novembre à Cannes, qui clôturera la présidence française du forum des 20 grandes économies mondiales.

De nombreuses mesures examinées par les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 réunis vendredi et samedi à Paris ont été renvoyés à cette échéance.

SOMMET DE CANNES

A Paris, des pas importants étaient espérés samedi sur la réduction des grands déséquilibres économiques et financiers mondiaux, une des priorités de la présidence française, avec l'objectif que les sept pays identifiés comme sources principales de ces déséquilibres présentent à Cannes "deux ou trois mesures significatives" en ce sens.

"Il faut des mesures de consolidation budgétaire pour les pays en déficit excessif et des mesures susceptibles de soutenir l'activité mondiale pour ceux qui ont des excédents", avait expliqué une source française avant la réunion.

Selon un responsable d'un pays du G20, les Chinois se sont ainsi dits prêts à "faire en sorte que la croissance en Chine ne ralentisse pas, même s'il y a un risque d'inflation, à travers une politique budgétaire expansionniste".

Aucune avancée majeure n'est en revanche attendue à Paris concernant la monnaie chinoise, le yuan, dont le strict contrôle par Pékin est considéré comme l'une des causes des grands déséquilibres mondiaux.

Le "sentier d'intégration" du yuan dans le panier de monnaies des droits de tirage spéciaux du Fonds monétaire international, une discussion sous-tendue par le desserrement de la monnaie chinoise, figure parmi les priorités de Cannes, avec l'objectif d'obtenir un calendrier.

LIQUIDITÉS BANCAIRES

Le projet de communiqué du G20 Finances obtenu par Reuters réaffirme que ses membres s'assureront que les banques disposent des liquidités suffisantes, en particulier à travers les banques centrales, comme elles s'étaient engagées à le faire au récent G7 Finances à Marseille.

Le débat sur le projet d'augmentation des ressources du FMI, défendu par la quasi-totalité des pays émergents membres du G20 mais qui se heurte à l'opposition des Etats-Unis et du Japon, reprendra également à Cannes.

Les discussions portaient encore samedi sur l'opportunité de publier la liste des banques considérées comme faisant courir de par leur taille un risque systémique au système financier mondial, pour lesquelles le G20 doit s'accorder sur des surcharges en capital. Là encore, les décisions définitives seront prises à Cannes.

Des "principes" pour les pays émergents souffrant des mouvements de capitaux spéculatifs doivent par ailleurs être finalisés pour le sommet à venir du G20, pour permettre de contrôler ces flux afin d'éviter la déstabilisation de leur économie.

Jean-Baptiste Vey pour le service français avec l'équipe G20 de Reuters à Paris, édité par Yann Le Guernigou