De telles réductions de l'oxyde nitreux par rapport aux niveaux de 2020 seraient toutefois bien en deçà de l'objectif volontaire du gouvernement canadien d'une réduction de 30 %.
Certains agriculteurs affirment qu'utiliser moins d'engrais mettrait en péril la production des cultures au Canada, troisième exportateur mondial de blé. Le gouvernement du Premier ministre Justin Trudeau maintient que de profondes réductions des émissions sont possibles sans réduction obligatoire des engrais.
Un débat similaire entre les agriculteurs et le gouvernement a donné lieu à de grandes manifestations aux Pays-Bas, où ce pays prend des mesures beaucoup plus strictes que le Canada.
"Nous soutenons la volonté du gouvernement fédéral de réduire les émissions du Canada, mais nous ne pouvons pas sacrifier la productivité alimentaire", a déclaré Karen Proud, PDG de Fertilizer Canada, qui compte parmi ses membres les fabricants de nutriments pour cultures Nutrien Ltd et CF Industries.
La réduction de 14 % des émissions résulterait d'une augmentation " modérée " de l'utilisation de l'azote et de l'adoption par les agriculteurs de meilleures pratiques de gestion, appelées 4R, qui mettent l'accent sur l'application d'engrais de la bonne source, au bon taux, au bon moment et au bon endroit, selon le rapport de Fertilizer Canada et du Conseil canadien du canola. Certains agriculteurs utilisent déjà l'approche 4R depuis plus d'une décennie.
Selon ce scénario, le rendement des cultures augmenterait même si les émissions diminuent.
Les agriculteurs adopteront des pratiques plus durables si leurs coûts sont compensés par des économies réalisées ailleurs, comme l'augmentation des revenus des cultures ou des incitatifs gouvernementaux, selon le rapport.
La ministre de l'Agriculture, Marie-Claude Bibeau, n'a pu être jointe immédiatement.
Les émissions de l'agriculture représentent 10 % des émissions globales du Canada, et le gouvernement de M. Trudeau vise à réduire les émissions nationales de 40 à 45 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030.
