Block 1 : Les actualités essentielles

  • BlackRock : Bitcoin est-il l’or numérique ?

Larry Fink, le PDG de BlackRock, a déclaré dans une interview avec Fox Business que les cryptos peuvent “numériser l’or de bien des manières” et que son entreprise veut "démocratiser les cryptomonnaies" en lançant un ETF Bitcoin Spot nommé iShares Bitcoin Trust. Malgré ses critiques passées envers le Bitcoin, Fink semble voir désormais le BTC comme une potentielle alternative à l'or. Cependant, la proposition d'ETF doit encore être approuvée par la SEC, qui a été jusqu’à présent strict dans son cadre réglementaire sur les cryptomonnaies.

  • Bitcoin Depot débarque sur le Nasdaq

Bitcoin Depot, une entreprise leader dans le marché des guichets automatiques (ATM) Bitcoin en Amérique du Nord, a fait son entrée en bourse sous le ticker “BTM” au Nasdaq le 3 juillet. Suite à sa fusion avec la société GSR II Meteora, spécialisée dans la fusion et l'acquisition d'entreprises, Bitcoin Depot vise à accroître sa présence à l'échelle internationale via cette opération. Malgré le nombre relativement faible d'ATM Bitcoin en France, ces distributeurs ont connu un grand succès à l'échelle internationale, les États-Unis en détenant près de 27 000 fin 2021.

  • États-Unis : Revolut supprime certaines cryptomonnaies

La néo-banque Revolut a annoncé qu'elle cessera de soutenir les cryptomonnaies Polygon (MATIC), Cardano (ADA) et Solana (SOL) pour ses utilisateurs aux États-Unis, en réponse à des modifications réglementaires récentes de la Securities and Exchange Commission (SEC). Revolut a informé ses clients américains que ceux détenant ces actifs ont jusqu'au 18 septembre pour les échanger, faute de quoi la plateforme se réserve le droit de vendre les tokens à leur place. Cette décision est limitée à la filiale américaine de Revolut et n'affectera pas d'autres juridictions. D'autres plateformes, comme Robinhood et eToro, ont également dû délister ces cryptomonnaies récemment.

  • Les volumes de transactions sont en chute libre

Les volumes de transactions de cryptomonnaies ont subi une baisse significative, se réduisant de 2,5 fois au cours du dernier trimestre, selon l'entreprise d'analyse de données Kaiko. Cette réduction est la plus importante depuis l'automne 2020, malgré la récente hausse du bitcoin à 30 000 dollars. Cette baisse n'a pas affecté toutes les cryptomonnaies également ; les altcoins ont été les plus durement touchés. Actuellement, l'intérêt des investisseurs se concentre sur bitcoin et ether, considérés comme plus fiables. Parallèlement, de nombreux altcoins sont en tendance baissière, accentuée par l'opinion récente de la SEC qui considère certains de ces actifs comme des titres financiers.

Les volumes de transactions des cryptomonnaies au T2
Kaiko

Block 2 : L’Analyse Cryptique de la semaine

Le jour où le Federal Open Market Committee (FOMC) a dévoilé le compte rendu de sa réunion de juin, Larry Fink, PDG de BlackRock, la plus grande société de gestion d'actifs au monde, est apparu à la télévision pour laisser sous-entendre que le bitcoin pourrait "bouleverser la finance".

Et oui. Larry Fink, qui avait déjà critiqué le bitcoin et l'avait même qualifié d'"indice de blanchiment d'argent" en 2017, chante aujourd'hui ses louanges. Il a fait l'éloge du bitcoin sur Fox Business hier, le décrivant comme un actif mondial qui n'est lié à aucune monnaie et qui peut être utilisé comme un outil d'investissement alternatif dans un monde chargé d'inflation et de risques géopolitiques. Ces propos ont aussi bien surpris les aficionados du BTC que ses détracteurs.

Ces propos ont été tenus parallèlement à la publication des minutes de la Réserve fédérale, qui ont suggéré un virage hawkish en raison de la vigueur des créations d'emplois, de la croissance modeste du PIB et des inquiétudes persistantes en matière d'inflation. Les marchés ont réagi avec appréhension à la politique monétaire plus restrictive prévue, ce qui a entraîné une tendance à la baisse pendant la majeure partie de la journée de jeudi.

Pourquoi cela est-il important ?

Un bon nombre des partisans du bitcoin ont longtemps qualifié la devise numérique d'"or numérique" ou d'"or 2.0". Il est intéressant de souligner que l'une des voix les plus influentes du secteur financier puisse exprimer un point de vue similaire. 

Cependant, les idées de M. Fink vont au-delà du simple discours sur une comparaison avec l’or. Il a déclaré :

"Au lieu d'investir dans l'or en tant que rempart contre l'inflation, les problèmes de hausse de prix ou la dévaluation de la monnaie de votre pays, soyons clairs, le bitcoin est un actif international, il n'est basé sur aucune monnaie et peut donc représenter un actif que les gens peuvent utiliser comme alternative."

Ce sentiment est en rupture totale avec ses positions antérieures. Il amplifie le discours sur l'"or numérique" en reconnaissant que le bitcoin est une forme de monnaie qui ne connaît pas de frontières. Ces arguments ne sont pas nouveaux, mais il s'agit d'un changement significatif pour BlackRock, qui marque un virage à 180 degrés de la vison de Fink sur le sujet.

On s'interroge naturellement sur les raisons de ce revirement. Une explication simple, outre la perspective d'émettre son ETF Bitcoin et donc de générer des revenus, est que les clients de BlackRock sont peut-être de plus en plus nerveux face à l'économie. Avec une inflation galopante, des taux d'intérêt multipliés par vingt et des banques en faillite, les craintes d'une récession imminente augmentent. Ces clients, parmi lesquels des compagnies d'assurance, des fonds de pension et des particuliers fortunés, cherchent à diversifier leurs actifs à une époque où le marché des actions pourrait se détériorer en raison des perspectives sur l'environnement macroéconomique.

Durant cette interview, les discussions sur la protection du patrimoine ont inévitablement porté sur l'or, compte tenu de son histoire. Mais elles ont également porté sur le bitcoin. Son potentiel de couverture de l'inflation, qui a pourtant échoué à se matérialiser ces derniers mois, avec une rareté garantie a été un thème récurrent dans ces discussions.

Après tout, BlackRock n'est pas devenu un gestionnaire d'actifs de 10 000 milliards de dollars en ignorant les souhaits de ses clients. S'ils expriment un intérêt croissant pour le bitcoin, Larry Fink ou BlackRock n’ont-ils pas intérêt à répondre à leurs demandes ? 

Block 3 : Tops & Flops

Palmarès des cryptomonnaies
(Cliquez pour agrandir)

Zonebourse

Block 4 : Lectures de la semaine

Londres veut des crypto réfugiés américains (Wired, en anglais)

Le géant de la crypto Binance se bat en Europe (WSJ, en anglais)

La chose à propos de la possession de crypto  (Financial Times, en anglais)