ROME, 11 janvier (Reuters) - La réforme du Sénat défendue par le président du Conseil italien Matteo Renzi a franchi une nouvelle étape au Parlement lundi, la Chambre des députés l'approuvant par 367 voix contre 194 en quatrième lecture.

Le texte, parce qu'il modifie la Constitution, devra de nouveau être approuvé par la Chambre des députés et le Sénat avant d'être soumis à référendum, sans doute à l'automne. Matteo Renzi a évoqué le mois d'octobre.

Depuis son accession au pouvoir il y a près de deux ans, le chef du gouvernement italien milite pour réduire les pouvoirs du Sénat italien afin, dit-il, de rendre l'Italie plus gouvernable.

Ses adversaires dénoncent une réforme qui réduira l'équilibre et les contrôles nécessaires à la vie démocratique.

La réforme prévoit de réduire des deux tiers le nombre des sénateurs et de mettre fin au bicamérisme intégral qui confère à la chambre haute du Parlement les mêmes pouvoirs que ceux de la Chambre des députés, notamment celui de renverser le gouvernement et de bloquer l'adoption de projets de loi.

Lors de sa conférence de presse de fin d'année, Matteo Renzi a estimé fin décembre que sa carrière politique aura "échoué" s'il ne parvient pas à faire adopter cette réforme.

"Je suis convaincu que les Italiens sont de notre côté, mais ils auront le dernier mot et je suis prêt à accepter les conséquences", a encore déclaré l'ancien maire de Florence, 41 ans, dimanche lors d'une interview télévisée.

Tous les partis d'opposition ont juré de faire campagne contre cette réforme, qui provoque des dissensions au sein même du Parti démocrate, la formation du président du Conseil.

La réforme du Sénat est d'autant plus importante qu'elle est liée à une autre grande réforme voulue par Matteo Renzi, celle du mode de scrutin.

La réforme électorale a déjà été adoptée par le Parlement mais elle n'envisage des élections directes que pour la Chambre des députés et ne peut donc être mise en oeuvre sans réforme préalable du Sénat. Selon le projet porté par le gouvernement italien, la chambre haute ne serait plus directement élue, mais composée de maires et conseillers régionaux. (Gavin Jones; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)