GENEVE, 3 février (Reuters) - Environ 250.000 civils irakiens pourraient être contraints de partir de chez eux à cause de l'offensive des forces irakiennes contre les combattants de l'Etat islamique à Mossoul, estime le Haut commissariat de l'Onu pour les réfugiés (HCR), vendredi.

Environ 162.000 personnes ont dû fuir les combats depuis le déclenchement en octobre de l'offensive contre la grande ville du nord de l'Irak, dernier grand bastion urbain des djihadistes dans le pays.

Le HCR note que cet exode massif s'explique par l'importante densité de la population de la partie occidentale de l'agglomération dans laquelle sont retranchés les soldats de l'EI après avoir perdu le contrôle de presque toute la partie est.

L'émissaire spécial de l'Onu en Irak, Jan Kubis, a informé jeudi le Conseil de sécurité que la conquête de Moussol ouest, située de l'autre côté du Tigre qui traverse l'agglomération du nord au sud, constitue un défi à hauts risques en raison de la complexité de l'architecture urbaine.

"Il n'est pas question que les civils soient soumis à un risque extrême lorsque les combats vont commencer dans les quartiers ouest de Mossoul", a-t-il dit.

"Les partenaires humanitaires se préparent à plusieurs scénarios possibles dans les quartiers ouest, y compris un éventuel exode massif, des conditions de siège prolongé ou une évacuation organisée par vagues par les forces de sécurité irakiennes", a ajouté Jan Kubis.

L'émissaire a salué les efforts déployés par les troupes participant à l'offensive, y compris les miliciens chiites des Forces de mobilisation populaire, pour assurer la protection des civils.

Jan Kubis a toutefois fait état d'informations concernant des pillages de l'aide humanitaire et des destructions de biens appartenant à des civils commis par des groupes assurant des missions de soutien aux forces de sécurité irakiennes. (Tom Miles, Pierre Sérisier pour le service français)