BERLIN, 14 avril (Reuters) - La police allemande a arrêté quatre ressortissants allemands soupçonnés de vouloir kidnapper le ministre de la Santé Karl Lauterbach et de détruire des installations électriques afin de provoquer une coupure de courant dans tout le pays.

"Les deux principaux suspects se seraient mis d'accord avec d'autres personnes pour attaquer le ministre fédéral de la Santé", a déclaré jeudi un porte-parole du tribunal de Coblence, confirmant une information de la chaîne de télévision allemande ARD.

Le bureau du procureur a indiqué que le groupe avait également prévu d'enlever d'autres personnalités publiques connues, sans donner de détails sur leur identité.

Les suspects seraient affiliés à des groupes de protestation contre les restrictions liées au COVID-19 et au mouvement d'extrême droite "Reichsbuerger", qui nie l'existence de l'État allemand moderne, a indiqué le bureau du procureur dans un communiqué.

Les individus communiquaient au sein d'un groupe de discussion appelé "Vereinte Patrioten" (Patriotes unis en allemand) et "avaient l'intention de créer des conditions semblables à celles d'une guerre civile et de renverser le système démocratique en Allemagne", a ajouté le bureau.

Les autorités ont perquisitionné mercredi 20 propriétés dans plusieurs États fédérés allemands, confisquant des armes, dont des pistolets, un fusil d'assaut Kalachnikov, des munitions, ainsi que de l'argent liquide en euros et en devises étrangères, des lingots d'or et des pièces d'argent.

Les autorités ont également découvert de faux certificats de vaccination et de faux tests de dépistage du COVID-19.

Le bureau a demandé à un juge d'émettre des mandats d'arrêt à l'encontre des quatre suspects détenus. Un cinquième suspect est toujours en fuite.

Ce projet d'enlèvement est le dernier d'une série ayant révélé la colère de certains Allemands face aux restrictions imposées aux personnes non vaccinées contre le coronavirus et aux propositions visant à rendre la vaccination obligatoire. (Reportage de Maria Sheahan ; version française Dina Kartit, édité par Kate Entringer)