Selon la nouvelle loi, les électeurs choisiront les candidats aux élections du 17 décembre individuellement plutôt qu'en sélectionnant une liste de parti unique - un changement qui affaiblira l'influence des partis.

Ces changements unilatéraux sont les derniers que le président Kais Saied a apportés au système politique tunisien depuis qu'il s'est emparé de la plupart des pouvoirs l'été dernier, dans un geste que ses adversaires ont qualifié de coup d'État antidémocratique visant à instaurer le règne d'un seul homme.

"Nous traversons une nouvelle étape dans l'histoire de la Tunisie vers la souveraineté du peuple après les précédents simulacres d'élections", a déclaré Saied lors d'une réunion du cabinet.

Il a déclaré que les partis politiques n'étaient pas exclus et que les accusations constituaient "des mensonges et des fabrications".

Les principaux partis de l'ensemble de l'échiquier politique tunisien ont déjà rejeté la loi, affirmant qu'ils boycotteront toute élection organisée sous l'égide de la nouvelle constitution de Saied, qui a considérablement étendu ses pouvoirs et supprimé la plupart des contrôles sur ses actions.

La constitution a été adoptée à une écrasante majorité lors d'un référendum auquel, selon les chiffres officiels, seuls 30 % des électeurs ont participé - bien que les partis d'opposition aient accusé les autorités de gonfler même ce faible taux de participation.

La précédente constitution démocratique de 2014 consacrait un rôle majeur pour le parlement, lui donnant la responsabilité principale de former les gouvernements, tandis que le président avait moins de pouvoir direct.

La nouvelle constitution de Saied a au contraire placé le gouvernement directement sous l'autorité du président, tout en réduisant l'influence d'un nouveau parlement à deux chambres.

La nouvelle chambre basse ne comptera que 161 membres, contre 217 auparavant. Les détails de la seconde chambre, y compris la manière dont ses membres seront élus, n'ont pas encore été publiés.

Les États-Unis ont exprimé à plusieurs reprises leur inquiétude face à ce qu'ils considèrent comme un recul démocratique sous la direction de Saied, un indépendant politique qui a travaillé comme professeur de droit constitutionnel avant de se présenter à la présidence en 2019.

Il a rejeté ces critiques, les qualifiant d'ingérence inacceptable dans les affaires intérieures tunisiennes, et a nié que ses actions constituent un coup d'État ou qu'il deviendra un dictateur.