À Paris, le CAC 40 a perdu 0,73% (39,09 points) à 5.341,63 points, terminant en baisse pour la sixième séance d'affilée après avoir déjà cédé 2,49% la semaine dernière, le Dax à Francfort cédant pour sa part 0,4%.

L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,54%, le FTSEurofirst 300 0,47% et le Stoxx 600 0,66%, ce dernier indice portant son repli à 2,66% en cinq séances.

La Bourse de Londres n'a perdu que 0,24%, résistant mieux grâce à un recul de la livre sterling venu favoriser les grandes valeurs tournées vers l'export.

Les stratèges de Kepler Cheuvreux ont revu lundi leur recommandation sur les actions européennes à "sous-pondérer", estimant que le mouvement de prises de bénéfices actuel marquait la première étape vers une correction.

"Notre conclusion est que les prises de bénéfices de novembre marquent la première étape de la transition d'un pic de marché vers une correction de marché, la période la plus dangereuse étant le début de l'an prochain", écrit dans une note Christopher Potts, le directeur de la recherche économique et stratégique de l'intermédiaire.

D'autres analystes sont plus mesurés, comme Nicolas Chéron, responsable de la recherche pour le courtier en ligne Binck.fr.

"Rappelons tout de même que le CAC 40 a gagné 11% en quasi-ligne droite entre le 29 août et le 1er novembre dernier, aussi la baisse en cours ne pourrait être qu'une légitime consolidation qui tardait à se matérialiser", écrit-il.

"A notre avis, il ne convient pas de parler de peur sur les marchés car les indicateurs de risque que sont l'or ou le VIX ne décalent pas fortement à la hausse. Les indices américains ont entamé une respiration en fin de semaine passée mais rien n'indique que ces derniers vont fortement chuter", poursuit-il.

EDF AJUSTE SES OBJECTIFS ET PLONGE

A l'heure de la clôture en Europe, l'or prend 0,2% à 1.279 dollars l'once et l'indice de volatilité du S&P 500 recule légèrement. Les indices de référence de la Bourse de New York évoluent au même moment sans tendance claire.

Aux valeurs en Europe, EDF a chuté de 10,39%, la plus forte baisse du Stoxx 600, après avoir ajusté ses objectifs 2018 pour tenir compte de certaines évolutions défavorables, parmi lesquelles une moindre disponibilité de son parc nucléaire, le groupe n'étant plus en mesure de garantir qu'il dégagera un flux de trésorerie (cash flow) positif l'année prochaine.

La plus forte baisse du CAC (-2,54%) est pour Carrefour, les investisseurs s'inquiétant d'un possible report de la présentation du plan stratégique du géant de la distribution par son nouveau PDG, Alexandre Bompard.

A Londres, AstraZeneca et Unilever ont pris respectivement 1,23% et 0,77%, favorisés tous deux par le repli de la livre sterling.

La devise britannique perd 0,6% face au dollar et à l'euro après un article du Sunday Times selon lequel 40 députés du Parti conservateur seraient prêts à défier l'autorité de Theresa May et à lancer un processus qui pourrait l'écarter du pouvoir.

Si ce chiffre est véridique, il ne manquera que la signature de huit autres députés pour déclencher un vote interne au Parti tory et provoquer peut-être la mise en minorité de la Première ministre.

LES DOUTES SUR LA RÉFORME FISCALE FREINENT WALL STREET

Le dollar, lui, regagne un peu du terrain face aux autres grandes devises (+0,10%) tandis que l'euro se stabilise autour de 1,166 dollar.

Le marché pétrolier est toujours hésitant, tiraillé entre les signes de tension au Moyen-Orient et l'annonce d'une hausse du nombre de puits en activité aux Etats-Unis, qui pourrait préfigurer une augmentation des pompages.

Wall Street reste pénalisée de son côté par les doutes des investisseurs sur les capacités de l'administration Trump à faire passer la réforme fiscale promise aux marchés.

L'allègement de la fiscalité sur les entreprises, l'une des promesses de Donald Trump ayant contribué à faire monter les marchés depuis son élection, se fait toujours attendre.

La Chambre des représentants a prévu de se prononcer dans les prochains jours sur une version du projet de réforme fiscale mais rien n'indique pour l'instant que ses membres républicains sont disposés à trouver un compromis avec les sénateurs de leur camp pour combler leurs divergences.

Si l'agenda de ce lundi était très mince, la suite de la semaine s'annonce plus animée avec entre autres la publication des chiffres mensuels des prix à la consommation aux Etats-Unis, dans la zone euro et au Royaume-Uni, qui pourraient apporter de nouveaux éléments au débat sur le resserrement progressif des politiques monétaires.

Le marché suivra également le débat prévu mardi à Francfort entre les présidents de la Banque centrale européenne (BCE), de la Réserve fédérale américaine, de la Banque d'Angleterre et de la Banque du Japon sur la thématique sensible de la communication des banques centrales.

(édité par Bertrand Boucey)

par Patrick Vignal