* La gauche comme la droite à 46% à la sortie des urnes

* Le FDP, allié de Merkel, obtient 10% inespérés

* Première échéance électorale avant les législatives de septembre

* Le SPD handicapé par la baisse de popularité de Steinbrück (Actualisé avec premières estimations)

par Erik Kirschbaum

HANOVRE, 20 janvier (Reuters) - La coalition de centre-droit emmenée par l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel et l'alliance entre sociaux-démocrates (SPD) et Verts sont données au coude à coude à l'issue de l'élection régionale de dimanche en Basse-Saxe.

Selon des sondages effectués à la sortie des bureaux de vote, qui ont fermé à 18h00 (17h00 GMT), la CDU reste le premier parti de ce Land du nord-ouest de l'Allemagne, avec environ 36% des voix.

Contre toute attente, les libéraux du FDP, alliés à la CDU, réalisent un bon score de 10%, ce qui place la coalition de centre-droit au même niveau que l'alliance du SPD et des Verts qui obtiendrait également 46% des suffrages.

"C'est une course au coude à coude et personne ne sait encore qui sera déclaré vainqueur en fin de soirée", a reconnu le meneur du SPD en Basse-Saxe, Stephan Weil.

Une victoire du camp conservateur mettrait fin à une longue série de revers électoraux de la CDU et enclencherait une dynamique en sa faveur avant les législatives de septembre.

Depuis le début du deuxième mandat d'Angela Merkel en 2009, le parti conservateur a perdu le pouvoir dans quatre Länder importants: Hambourg, Bade-Wurtemberg, Rhénanie du Nord-Westphalie et Schleswig-Holstein, au profit du SPD et des écologistes.

RACINES ÉCOSSAISES

A la tête du quatrième Land le plus peuplé d'Allemagne, le CDU David McAllister a bénéficié du soutien appuyé de la chancelière à la popularité record, qui est apparue sept fois à ses côtés pendant la campagne.

"Le vent tourne en Basse-Saxe et on peut le sentir partout où on va", avait lancé en fin de campagne, à la télévision allemande, David McAllister, fils d'un soldat britannique grandi à Berlin-Ouest.

Agé de 42 ans, celui qui se fait appeler "Mac" n'a pas hésité non plus à mettre en avant ses racines écossaises.

Jusqu'à la mi-2012, l'alliance CDU-FDP (libéraux) comptait plus de dix points de retard dans les enquêtes d'opinion mais est ensuite remonté à un niveau équivalent à celui de la gauche.

En face, SPD et Verts ont regardé avec consternation leur large avance dans les sondages s'évaporer.

Stephan Weil, maire d'Hanovre, la capitale régionale, a pris ses distances avec le chef de file du SPD pour les élections fédérales, Peer Steinbrück, à la suite de plusieurs bourdes du candidat au poste de chancelier.

En se plaignant du niveau de rémunération trop faible des dirigeants allemands ou du fait qu'Angela Merkel était avantagée en tant que femme, Peer Steinbrück a vu chuter sa cote de popularité au niveau national.

Plusieurs responsables du SPD imputeront sans doute la responsabilité d'une éventuelle défaite en Basse-Saxe à l'ancien ministre des Finances et s'interrogeront sur la pertinence de sa candidature.

Signe de la nervosité du parti social-démocrate, des médias allemands ont rapporté que Peer Steinbrück avait rencontré vendredi le président du SPD, Sigmar Gabriel, pour arrêter une position en cas de défaite. (Avec Alexandra Hudson; Jean-Stéphane Brosse, Jean-Loup Fiévet et Julien Dury pour le service français)