Une équipe d'experts de la troïka - qui rassemble le Fonds monétaire international, la Commission européenne et la Banque centrale européenne - est attendue au Portugal à la fin du mois pour préparer la prochaine évaluation de la situation économique du pays.

De nombreux économistes estiment que le gouvernement profitera de cette occasion pour négocier un nouvel assouplissement des objectifs de déficit budgétaire fixés dans le cadre du plan d'aide.

Le produit intérieur brut (PIB) portugais est ressorti en hausse de 1,1% sur la période avril-juin par rapport aux trois premiers mois de l'année, ce qui a permis aux pays de sortir de deux années et demie de récession.

Toutefois, par rapport au deuxième trimestre 2012, l'économie portugaise s'est contractée de 2,0%. En sur l'ensemble de 2013, le PIB devrait enregistrer un repli de 2,0%.

"Cette croissance prouve qu'ils sont sur le bonne voie, bien que ce ne soit pas un chemin facile", estime Ralph Solveen, analyste chez Commerzbank.

Dans un contexte d'atonie de la demande intérieure, la reprise de l'activité économique est due principalement à une hausse des exportations - de chaussures, d'huile d'olives de carburants et de véhicules - mais rien ne garantit la pérennité de cette bonne tenue du commerce extérieur.

"(Malgré) une évolution positive des exportations et une demande intérieure un peu moins faible, le climat sous-jacent reste détérioré et je pense que la croissance sera moins élevée dans les trimestres à venir", note Giada Giani, économiste chez Citi.

LA FRAGILE CROISSANCE MENANCEE PAR LES COUPES BUDGETAIRES

Le gouvernement table sur une croissance annuelle de l'économie en 2014, ce qui serait une première 2009, mais "s'il poursuit son plan de réduction budgétaire, la croissance restera certainement négative l'année prochaine", prévient Giada Giani.

Le Portugal reste néanmoins pleinement déterminé à atteindre 4,7 milliards d'euros de coupes budgétaires d'ici 2014, comme convenu avec les bailleurs de fonds internationaux, avait cependant rappelé Miguel Poiares, ministre du Développement régional, durant le mois d'août.

Ces coupes doivent permettre au pays de respecter son engagement de ramener cette année son déficit budgétaire à 5,5% de son PIB puis à 4% en 2014.

Si elle risquent de menacer la timide reprise, ces coupes ont néanmoins comme objectif de permettre au pays de revenir intégralement se financer sur les marchés d'ici mi 2014.

Toutefois, ce retour paraît peu probable l'année prochaine en raison d'une croissance qui reste fragile et du niveau d'endettement du pays, selon RBC.

Le gouvernement de centre-droit exclut pour l'instant toute renégociation mais les réductions budgétaires drastiques imposées par le plan de sauvetage actuel ont été à l'origine d'une crise politique qui s'est soldée par la démission de deux ministres et le renforcement du poids du parti de droite CDS-PP au sein de la coalition au pouvoir.

Constance De Cambiaire pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten

par Andrei Khalip