Zurich (awp) - La contestation s'est renforcée lors de la saison 2017 des assemblées générales. Le taux d'approbation moyen des points soumis au vote a reculé de 0,9 point de pourcentage sur un an, à 95,4%, indique mardi la fondation Ethos dans un étude. Cette dernière a dénombré 27 résolutions qui ont été retoquées par les actionnaires. Les points relevant de la rémunération des instances dirigeantes ont soulevé le plus de critiques.

"L'augmentation de la contestation démontre le réveil des actionnaires qui ont compris qu'ils ont des droits à faire valoir", affirme Vincent Kaufmann, directeur d'Ethos, cité dans le communiqué.

De plus en plus de voix contestataires se sont élevées lors des assemblées, sans toutefois faire peser un danger sur les propositions des conseils d'administration. Ethos affirme que 14% des résolutions ont obtenu moins de 90% de soutien, contre 12% l'année précédente. En tout, 7% des points ont obtenu moins de 80% de votes favorables, à comparer aux 4% de 2016.

A en croire la fondation, dont le but est notamment promouvoir l'investissement socialement responsable, les actionnaires minoritaires ont montré davantage de défiance vis-à-vis de leurs homologues qui contrôlent l'entreprise. Une trentaine de résolutions auraient ainsi passé à la trappe si l'on avait tenu compte du seul vote des minoritaires.

La contestation s'est fait particulièrement sentir vis-à-vis des salaires de la direction générale et des jetons de présence du conseil d'administration. Selon l'étude 2017 d'Ethos sur les assemblées générales, 21% des votes consultatifs sur les rapports de rémunérations ont reçu le soutien de moins de 80% des actionnaires présents, contre 16% l'année dernière. Le taux moyen d'opposition est passé à 13% de 11%.

SOCIÉTÉS FINANCIÈRES PLUS EXPOSÉES

Dans ce domaine, le gestionnaire d'actifs GAM s'est particulièrement fait remarquer. L'assemblée a rejeté en avril par 54,2% des voix contre 17,6% de "oui" le rapport de rémunération 2016, poussant les responsables à revoir leur copie.

L'actionnaire de contrôle de Sika a refusé pour la deuxième année consécutive les propositions d'indemnités pour le conseil d'administration, toutefois dans un contexte de lutte de pouvoir au sein du chimiste du bâtiment zougois.

La mauvaise humeur des actionnaires s'est principalement exprimée au sein des sept entreprises financières de l'indice SMIM, qui inclut les 30 principales moyennes capitalisations de la Bourse suisse.

Pour les auteurs de l'étude, cela s'explique par une "déconnexion entre rémunérations et performance". Dans le secteur financier, les salaires moyens des membres de la direction ont augmenté de 6% alors que, dans le même temps, les bénéfices ont diminué de 12%, écrit la fondation.

Cette dernière déplore par ailleurs le recours modéré à une nouvelle disposition, qui permet aux auditeurs d'identifier clairement des points clés méritant d'être portés à la connaissance des actionnaires.

Ethos s'est montrée elle-même plus critique, refusant 18% (15% en 2016) de l'ensemble des propositions soumises aux assemblées des sociétés du SPI. Cette augmentation s'explique par une modification des lignes de directrices sur les votes, changement destiné à s'opposer systématiquement à l'élection d'administrateurs ayant des fonctions exécutives dans la même entreprise.

La fondation rejette désormais également la réélection des sociétés de révision lorsque la durée du mandat dépasse 20 ans, précise-t-elle.

L'étude se concentre sur les 200 sociétés cotées à l'indice SPI.

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