BEYROUTH, 26 janvier (Reuters) - La Syrie a annoncé samedi qu'elle était prête à rétablir un accord de sécurité avec la Turquie conclu il y a plus de vingt ans si le gouvernement turc retire les troupes qu'il a déployées en territoire syrien.

Dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères, la Syrie déclare être attachée à l'accord d'Adana conclu en 1998 qui prévoit que les autorités de Damas cessent d'abriter les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) que l'Etat turc considère comme des terroristes.

"La Syrie demeure liée à cet accord et à tous les accords relatifs au combat contre le terrorisme sous toutes ses formes entre les deux pays", précise le texte.

Le pouvoir syrien ajoute, toutefois, que le respect de cet accord, que Vladimir Poutine a évoqué lors de sa rencontre avec Recep Tayyip Erdogan la semaine passée, dépendait d'un arrêt du soutien turc à certains rebelles et d'un retrait des troupes turques de Syrie.

La Turquie a pris le contrôle d'une poche territoriale dans le nord-ouest de la Syrie autour de la province d'Idlib avec l'aide de rebelles arabes qu'elle soutient.

Les troupes turques gèrent une zone tampon dans cette province dans le cadre d'un accord avec la Russie et l'Iran.

La suggestion de Poutine de relancer l'accord d'Adana, estiment des diplomates occidentaux, intervient en réaction à la récente proposition de Donald Trump d'établir une zone de sécurité le long de la frontière syro-turque pour protéger les Kurdes.

Dans sa demande, le pouvoir syrien ne fournit pas de détails sur la manière suivant laquelle il entend gérer les Unités de protection de peuple (YPG), milices kurdes qui ont joué un rôle majeur dans la guerre contre le groupe Etat islamique (EI) mais qu'Ankara considère comme un bras armé du PKK.

Dans un discours prononce vendredi, Erdogan affirmait que la Turquie était le droit d'intervenir en Syrie quand sa sécurité nationale était menacée.

(Suleiman Al-Khalidi; Pierre Sérisier pour le service français)