Le paragraphe qui a fait l'objet d'un veto déplore les pertes de vie des migrants qui tentent d'atteindre l'Europe, s'engage à lutter contre le trafic d'êtres humains et appelle à davantage de travail pour résoudre le problème de l'immigration. Elle a dû être retirée des conclusions du sommet, qui requièrent l'unanimité, et rebaptisée "conclusions du président de la réunion".

Le veto opposé par les Premiers ministres polonais Mateusz Morawiecki et hongrois Viktor Orban n'a aucune conséquence sur la politique de l'UE, car les gouvernements de l'UE ont décidé le 8 juin, à la majorité et contre les objections des deux pays, d'adopter les nouvelles règles en matière d'immigration.

Mais cela montre que, malgré la mise en minorité, aucun des deux pays n'abandonnera la lutte et cela pourrait nuire à d'autres projets nécessitant l'unanimité, comme la révision en cours du budget de l'UE, qui pourrait être prise en otage.

En vertu de l'accord de juin, chaque pays de l'UE sera responsable d'un certain nombre de migrants, mais ne sera pas nécessairement tenu de les accueillir. Les pays qui ne souhaitent pas recevoir leur quota pourront choisir d'aider les pays qui les accueillent en leur versant 20 000 euros par migrant refusé, en leur fournissant du matériel ou du personnel.

La Pologne estime que le nouveau système oblige les pays à accepter des migrants ou à payer. "La Pologne ne peut accepter le caractère obligatoire de la relocalisation", a déclaré M. Morawiecki.

Les diplomates de l'UE ont déclaré que la position de la Pologne était motivée par les élections d'octobre, les sondages suggérant que le parti nationaliste au pouvoir, le PiS, pourrait perdre le pouvoir. En 2015, lors de la plus grande vague de migration vers l'Europe, le PiS a utilisé les préoccupations liées à l'immigration pour gagner les élections.

La Hongrie est également opposée à l'accueil des migrants et a utilisé cette question pour rallier les électeurs. "Nous nous battons contre cette décision et n'avons pas l'intention de l'appliquer", a déclaré M. Orban sur Twitter, cité par un conseiller du gouvernement.