Dans le "club" très fermé des pays notés "triple A" par ces trois agences figurent, outre la France : l'Allemagne, Pays-Bas, Finlande, Autriche et Luxembourg dans la zone euro; Norvège, Suède, Danemark, Suisse et Royaume-Uni dans le reste de l'Europe; Etats-Unis, Canada et Singapour ailleurs dans le monde.

L'agence de notation chinoise Dagong, quant à elle, n'a attribué son propre "triple A" qu'à sept pays : Norvège, Danemark, Luxembourg, Suisse, Singapour, Australie et Nouvelle-Zélande. Elle note la France AA-, les Etats-Unis AA et l'Allemagne AA+.

Avant de modifier la note d'un émetteur, les grandes agences modifient généralement la perspective de cette note ou la placent "sous surveillance", en précisant si cette surveillance est à implication "positive" (donc en vue d'un éventuel relèvement) ou "négative" (en vue d'un éventuel abaissement).

S&P a ainsi révisé le 14 décembre la perspective de la note AA+ de la Belgique à "négative", en expliquant que cette note pourrait être abaissée d'ici six mois.

Pour déterminer les notes qu'elles attribuent à des émetteurs souverains, les grandes agences expliquent prendre en considération différentes catégories de critères qui ne sont pas uniquement financiers.

Elles évaluent ainsi la robustesse de l'économie, entre autres à l'aune du PIB par habitant, la solidité des institutions politiques, juridiques et sociales, ou encore le degré d'exposition du pays à des événements exceptionnels de nature à remettre en cause sa capacité à rembourser sa dette.

Chez Moody's, la note suprême Aaa traduit ainsi une "solidité économique, financière et institutionnelle exceptionnelle, permettant un accès inconditionnel au crédit" et suppose qu'"aucun choc concevable n'est susceptible de perturber la capacité de remboursement".

Pour S&P, "un émetteur d'obligations noté AAA dispose d'une capacité extrêmement forte d'honorer ses engagements financiers".

Fitch, de son côté, explique que "la volonté et la capacité politiques de mobiliser les ressources nécessaires pour honorer leurs obligations financières est un élément clé de la fiabilité de crédit souverain".

Une note "triple A" n'implique pas forcément un risque totalement nul de voir un pays faire défaut sur tout ou partie de sa dette. Simplement qu'il est extrêmement réduit à l'horizon prévisible.

Les données de S&P montrent aussi que, sur la période 1975-2009, un peu plus de 77% des notes souveraines "triple A" sont restées inchangées à un horizon de 10 ans, un ratio qui monte à 89% à une échéance de cinq ans.

Marc Angrand, édité par Danielle Rouquié