PARIS, 22 novembre (Reuters) - La France va soumettre à consultation à partir de mercredi un premier document sur sa stratégie en matière d'énergie, qui prévoit une accélération dans les renouvelables et une relance du nucléaire, afin d'élaborer un texte de loi qui serait présenté début 2024, a-t-on appris auprès du cabinet de la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.

Selon le projet de mise à jour de son plan national énergie-climat, publié sur le site de la Commission européenne, la France confirme son souhait d'accélérer son électrification afin de sortir des énergies fossiles, ce qui conduirait à un niveau de production d'électricité décarbonée d'au moins 640 TWh (TWh) en 2035, contre une production totale de 445 TWh en 2022.

Le plan actualisé inclut également une révision à la hausse des objectifs de développement de l'électricité photovoltaïque (54 à 60 GW en 2030 et 75 GW à 100 GW en 2035 contre 35 à 44 GW en 2028 précédemment), une accélération du rythme d'attribution des capacités d'éolien offshore pour viser 18 GW de puissance installée en 2035, et le maintien du rythme de développement actuel de l'éolien terrestre.

Comme annoncé par Emmanuel Macron début 2022, il passe aussi par une relance de la filière nucléaire, avec la poursuite de l'exploitation des réacteurs nucléaires existants et le soutien au programme de construction de six EPR2 porté par EDF, dans la perspective d'une décision finale d'investissement en vue de son lancement d'ici à la fin de 2024.

Le gouvernement prévoit en outre d'approfondir l'étude d'un éventuel renforcement du programme nucléaire afin d'être en capacité, d'ici 2026, de prendre une décision sur la construction éventuelle de huit EPR2 supplémentaires.

L'électrification des usages serait assortie d'une baisse de la consommation d'énergie de 30% en 2030 par rapport à 2012, avec également un recours accru au biogaz (environ 50 TWh visés à l'horizon 2030).

La France prévoit par ailleurs que ses dernières centrales à charbon seront fermées ou converties vers "des solutions décarbonées" d'ici 2027, et a l'ambition de diviser sa consommation d'énergie fossile par deux en 2030 et par trois en 2035 par rapport à 2012.

La loi prévue début 2024 "aura vocation à inclure d'autres dispositions relatives à la production, à la protection des consommateurs et au prix de l'électricité", a également fait savoir le cabinet de la ministre de la Transition énergétique. (Reportage Benjamin Mallet ; édité par Blandine Hénault)