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PEKIN, 17 mars (Reuters) - La Chine a de nouveau appelé au calme et à la retenue dans la crise ukrainienne lundi au lendemain du vote des Criméens en faveur du rattachement de leur région à la Russie, qu'elle s'est abstenue de commenter.

Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Li Baodong, a répété qu'un règlement politique était le seul moyen de sortir de cette crise opposant la Russie aux Occidentaux.

"Nous suivons de très près la situation en Ukraine", a déclaré Li à propos de la Crimée. "Nous espérons que totes les parties pourront calmement conserver leur retenue pour éviter que la situation n'empire. La solution politique et le dialogue sont la seule issue", a-t-il dit, alors que Washington et Bruxelles menacent Moscou de sanctions dès lundi.

La Chine conserve un profil bas sur l'Ukraine depuis le début de la crise en février, conformément à son attitude dans la plupart des grandes crises internationales.

Pékin dit vouloir développer une "coopération amicale" avec Kiev et respecter l'indépendance, la souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, et le pays s'est abstenu lors du vote, samedi, d'une résolution au Conseil de sécurité rejetant la validité du référendum organisé par la Crimée, à laquelle Moscou a opposé son veto.

La Chine, qui se méfie de ce genre de référendum susceptible de créer un précédent dans des régions à forte minorité sous son contrôle comme le Tibet, dit cependant comprendre la position de Moscou sur l'Ukraine, déclarant que la situation actuelle a des "motifs historiques".

Le Global Times, un tabloïd dépendant du Quotidien du Peuple, l'organe du Parti communiste, écrit lundi dans un éditorial que les événements d'Ukraine sont essentiellement une "révolution de coloration anti-russe soutenue par l'Occident".

"L'ingérence de l'Occident dans la crise ukrainienne a semé la pagaille dans la région et la Russie était obligée de répondre", ajoute le journal.

Le président chinois Xi Jinping doit se rendre en Europe la semaine prochaine. Il assistera à un sommet sur la sécurité nucléaire à La Haye le 24 mars, aux côtés de son homologue américain Barack Obama. (Michael Martina; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)