(Actualisé avec Interpol, § 3)

PEKIN, 7 octobre (Reuters) - L'office chinois de lutte contre la corruption a annoncé dimanche soir que Meng Hongwei, le président d'Interpol dont on est sans nouvelle depuis la fin septembre, faisait l'objet d'une enquête pour violations présumées de la loi.

Les autorités chinoises avaient jusque là gardé le silence sur le sort du président de l'organisation policière internationale, dont le siège se trouve à Lyon.

Contacté par Reuters, un porte-parole du ministère français de l'Intérieur a déclaré n'avoir aucune information sur le sujet. Interpol a indiqué pour sa part avoir reçu dimanche la démission, avec effet immédiat, de son président.

Une enquête pour disparition inquiétante a été ouverte en France concernant Meng Hongwei, qui n'avait plus donné signe de vie depuis son départ en Chine fin septembre.

Son épouse, Grace Meng, placée sous protection policière, est sortie de son silence dimanche à l'occasion d'une conférence de presse dans un hôtel de Lyon durant laquelle elle s'est exprimée dos à la caméra par souci de sécurité, précise la chaîne LCI.

Meng Hongwei, a-t-elle dit, lui a envoyé un message le 25 septembre sur un réseau social indiquant: "Attends mon appel". Il a ensuite envoyé un second message, un simple émoticône - image représentant des émotions - signifiant une situation de danger.

"Bien que je ne puisse pas voir mon mari, nous sommes toujours liés par le coeur", a dit Grace Meng, avant de lancer un appel à la communauté internationale. "Il soutiendrait ma démarche. L'affaire appartient à l'équité et à la justice, l'affaire appartient à la communauté internationale, l'affaire appartient au peuple de ma patrie."

Meng Hongwei, qui a le rang de vice-ministre de la Sécurité publique en Chine, a été élu en novembre 2016 pour quatre ans à la tête d'Interpol, qui compte 192 pays, et permet notamment aux polices des Etats membres de partager des informations.

Ces dernières années, plusieurs hauts responsables chinois ont disparu sans explication pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant que Pékin n'annonce qu'ils faisaient l'objet d'investigations, souvent dans le cadre d'affaires de corruption. (Tony Munroe avec Caroline Pailliez à Paris Henri-Pierre André pour le service français)