* Première échéance électorale avant les législatives de septembre

* Le centre droit et l'opposition donnés au coude à coude

* Le SPD handicapé par la baisse de popularité de Steinbrück

par Erik Kirschbaum

HANOVRE, 20 janvier (Reuters) - L'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel espère une victoire dimanche à l'élection régionale de Basse-Saxe pour mettre fin à une longue série de revers électoraux et enclencher une dynamique en sa faveur avant les législatives de septembre.

Les électeurs du Land du nord-ouest du pays sont appelés à voter à partir de 08h00 (07h00 GMT) pour départager le centre droit conduit par le ministre-président David McAllister et l'opposition - sociaux-démocrates (SPD) et Verts - qui a vu avec inquiétude fondre son avance dans les sondages.

Les premières projections sont attendues à la fermeture des bureaux de vote (17h00 GMT) et les résultats préliminaires doivent être annoncés dans l'heure qui suit.

"Le vent tourne en Basse-Saxe et on peut le sentir partout où on va", a lancé David McAllister, fils d'un soldat britannique grandi à Berlin-Ouest, à la télévision allemande.

Jusqu'à la mi-2012, l'alliance CDU-FDP (libéraux) comptait plus de dix points de retard dans les enquêtes d'opinion mais aujourd'hui, les deux camps sont donnés à égalité avec 46% des voix chacun.

A la tête du quatrième Land le plus peuplé d'Allemagne, David McAllister a bénéficié du soutien appuyé de la chancelière à la popularité record, qui est apparue sept fois à ses côtés pendant la campagne. Agé de 42 ans, celui qui se fait appeler "Mac" n'a pas hésité non plus à mettre en avant ses racines écossaises.

En face, SPD et Verts ont regardé avec consternation leur large avance dans les sondages s'évaporer.

Le candidat social-démocrate, Stephan Weil, maire d'Hanovre, la capitale régionale, a pris ses distances avec le chef de file du SPD pour les élections fédérales, Peer Steinbrück, à la suite de plusieurs bourdes du candidat au poste de chancelier.

BOURDES

En se plaignant du niveau de rémunération trop faible des dirigeants allemands ou du fait qu'Angela Merkel était avantagée en tant que femme, Peer Steinbrück a vu chuter sa cote de popularité au niveau national.

Beaucoup au SPD imputeront sans doute la responsabilité d'une éventuelle défaite en Basse-Saxe à l'ancien ministre des Finances et s'interrogeront sur la pertinence de sa candidature.

Signe de la nervosité du parti social-démocrate, Peer Steinbrück a rencontré vendredi le président du SPD Sigmar Gabriel pour arrêter une position en cas de défaite, ont rapporté les médias allemands.

Stephan Weil veut se rassurer en soulignant l'extrême incertitude livrée par les derniers sondages. La CDU était à 41% dans une enquête publiée jeudi et le FPD à 5%, le seuil requis pour obtenir des sièges au parlement régional. Le SPD était à 33% et les Verts à 13%.

La CDU a subi de nombreux revers au cours des dernières élections régionales. Depuis le début du deuxième mandat d'Angela Merkel en 2009, le parti conservateur a perdu le pouvoir dans quatre Länder importants: Hambourg, Bade-Wurtemberg, Rhénanie du Nord-Westphalie et Schleswig-Holstein, au profit du SPD et des écologistes.

Même si les chrétiens-démocrates arrivent en tête dimanche soir, leur alliance avec les libéraux devra s'incliner si le FDP ne parvient pas à franchir le seuil des 5%.

Le problème est le même au niveau national, les libéraux n'étant pour l'instant crédités que de 4% des intentions de vote. (Jean-Stéphane Brosse pour le service français)