NAIROBI, 3 septembre (Reuters) - Raila Odinga, chef de file de l'opposition au Kenya, a déclaré dimanche que sa coalition ne partagerait pas le pouvoir, au surlendemain de l'invalidation de l'élection présidentielle par la Cour suprême du pays.

La Cour suprême a ordonné vendredi la tenue d'un nouveau scrutin dans un délai de 60 jours après avoir constaté des irrégularités de la part de la commission électorale lors du premier vote, le 8 août, à l'issue duquel le président sortant Uhuru Kenyatta avait été proclamé vainqueur.

Cette décision ouvre la voie à un nouvel affrontement dans les urnes entre Uhuru Kenyatta et Raila Odinga.

"Nous ne partagerons pas le pouvoir", a dit Raila Odinga, s'exprimant en langue Kiswahili à l'extérieur d'une église de Nairobi. "Nous ne diviserons pas le pain", a-t-il ajouté, en utilisant une référence locale à la notion de pouvoir.

L'opposant, déjà candidat lors des deux précédentes présidentielles en 2007 et 2013, a répété qu'il ne participerait pas à un nouveau vote sans changements au sein de la commission électorale, qu'il a appelée vendredi à démissionner.

"Nous avons dit qu'on ne pouvait pas forcer les Kenyans à participer à des élections supervisées par des voleurs", a-t-il lancé à des milliers de partisans.

"Nous n'accepterons pas (cela)", a-t-il ajouté. "Nous n'irons aux élections que lorsque nous serons certains que ceux qui organisent les élections sont des gens qui ne prendront pas parti pour un camp ou pour un autre."

Uhuru Kenyatta juge en revanche que le nouveau vote doit être organisé par la même commission électorale. (Thomas Mukoya et Andrew Njuguna, avec Maggie Fick; Bertrand Boucey pour le service français)