DAKAR, 3 août (Reuters) - L'opposant congolais Moise Katumbi, qui cherchait à regagner la République démocratique du Congo pour déposer sa candidature à la présidentielle de décembre, a déclaré qu'il s'était vu interdire vendredi l'accès à son pays.

Katumbi, l'un des principaux adversaires politiques du président Joseph Kabila, avait prévu de rentrer en RDC cette semaine après deux années en exil, afin de déposer sa candidature à la présidentielle, comme l'avait de son côté Jean-Pierre Bemba cette semaine.

Riche homme d'affaires et ancien gouverneur de la région minière du Katanga, Katumbi a quitté en mai 2016 la RDC, les autorités de Kinshasa l'accusant de comploter contre Joseph Kabila. Il a été condamné par contumace à trois ans de prison le mois suivant pour fraude immobilière, accusation qu'il rejette et dit avoir été forgée de toutes pièces pour lui barrer la route de l'élection.

Estimant que son jet privé ne serait pas autorisé à atterrir à l'aéroport de Kinshasa, Moise Katumbi a tenté d'entrer vendredi en RDC par la frontière entre la Zambie et le Katanga.

"Le régime m'empêche d'atterrir et a barricadé la frontière", a-t-il écrit sur Twitter. "Mon crime? Vouloir entrer dans mon pays et déposer ma candidature. En cherchant à me barrer la route, ils veulent priver les Congolais du droit à une véritable élection. Je me battrai!", a-t-il ajouté.

Jean-Pierre Bemba, le chef de file du MLC (Mouvement de libération du Congo), a regagné quant à lui sans difficulté la RDC mercredi, et il a déposé le lendemain sa candidature à la présidentielle au siège de la Commission électorale nationale, à Kinshasa. (Tim Cocks; Eric Faye pour le service français)