MILAN, 1er décembre (Reuters) - L'euro restera vulnérable tant que l'Europe n'aura pas su renforcer son union politique et économique, juge le gouverneur de la Banque d'Italie, Ignazio Visco, dans une interview publiée dimanche par le journal Il Messaggero.

L'euro a été réellement menacé d'implosion en 2011, dit-il.

"Aujourd'hui ce danger a été en grande partie écarté mais le risque n'a pas disparu. Tout serait plus simple avec davantage d'union", déclare Ignazio Visco, qui siège au conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne.

Le projet européen d'union bancaire sera incomplet sans une intégration accrue des politiques budgétaires des Etats membres, plaide-t-il.

Interrogé sur l'état des banques italiennes, il note qu'elles restent affaiblies par leurs créances douteuses qui continuent d'absorber une bonne part de leurs bénéfices.

En excluant les dépréciations déjà comptabilisées, les créances douteuses des banques italiennes totalisent quelque 75 milliards d'euros, conséquence de la récession.

"Si cela devait continuer (...), cette condition de faible profitabilité finirait par peser sur (...) l'évaluation par le marché de leur capacité à faire face à de possibles risques macroéconomiques", observe-t-il.

La Banque d'Italie maintiendra son approche rigoureuse en matière de supervision et de réglementation, ajoute Ignazio Visco. "La situation est certainement difficile mais grâce à ces interventions les banques italiennes, de manière générale, ne se trouveront pas prises de court pour les tests prévus l'an prochain", fait-il valoir.

Les banques européennes subiront une série de tests de résistance l'an prochain avant le transfert des pouvoirs de supervision des banques centrales nationales à la BCE, dans le cadre de la première étape de l'union bancaire.

En réponse à une question sur l'économie italienne, le gouverneur dit percevoir de timides signes de reprise, encore insuffisants pour faire repartir le marché du travail. (Stephen Jewkes, Véronique Tison pour le service français)