* Les combats ont eu lieu près de la ville de Mopti

* Pourparlers de paix ce jeudi au Burkina

* L'Union africaine veut que l'Otan participe à la force internationale (Actualisé avec communiqué du ministère de la Défense, Union africaine)

par Tiemoko Diallo

BAMAKO, 9 janvier (Reuters) - L'armée malienne a annoncé mardi avoir repoussé une attaque de groupes rebelles islamistes qui contrôlent depuis avril dernier les deux tiers du Mali.

Dans un communiqué, le ministère de la Défense précise que l'assaut mené dans la région de Mopti par des combattants d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et des groupes islamistes Ansar Dine et Mujao, le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest, a été mis en échec lundi soir.

"Les forces armées ont repoussé cette tentative d'attaque", a ajouté le ministère dans un communiqué lu à la radio et à la télévision maliennes.

Mopti, à 450 kilomètres au nord-est de la capitale, Bamako, occupe une position stratégique. La ville, l'une des plus septentrionales encore contrôlées par les forces régulières, abrite une importante base de l'armée malienne ainsi qu'un aéroport.

Après plusieurs mois de statu quo, les rebelles du Nord s'en étaient approchés ces derniers jours.

Des pourparlers de paix entre une partie des insurgés et le gouvernement de Bamako sont prévus jeudi à Ouagadougou, la capitale burkinabé.

Le groupe islamiste Ansar Dine a annoncé la semaine dernière avoir mis fin à un cessez-le-feu en raison du projet de la communauté internationale de déployer une force ouest-africaine dans le nord désertique pour en chasser les rebelles.

Dans la journée de mardi, une source militaire malienne a fait savoir que l'armée avait fait usage la nuit précédente de l'artillerie lourde pour stopper la progression des rebelles. "L'armée a procédé à des tirs de sommation en divers points de la ligne de démarcation en guise de dissuasion", a indiqué cette source au ministère de la Défense à Bamako.

Lundi, des colonnes de pick-up transportant des groupes d'islamistes fortement armés avaient fait mouvement en direction du sud, non loin de positions tenues par le gouvernement, avait-on appris de sources militaires.

"L'OTAN DEVAIT SE JOINDRE AUX FORCES AFRICAINES"

Des rebelles touaregs, soutenus par des islamistes radicaux parfois alliés à Aqmi, se sont emparés en avril du nord du pays en profitant de la désorganisation de l'armée et du vide politique créé par un coup d'Etat militaire à Bamako.

En décembre, le Conseil de sécurité de l'Onu a approuvé des plans visant à déployer un contingent de troupes ouest-africaines dans le Nord pour en chasser les groupes djihadistes, mais l'opération ne devrait pas être lancée d'ici septembre.

En visite mardi à Ottawa, le président béninois Boni Yayi, dont le pays préside actuellement l'Union africaine, a souhaité que des forces non africaines, notamment de pays de l'Otan, s'associent à la reconquête du nord du Mali.

"En fait, à mon avis, quand nous parlons d'une force internationale, il ne s'agit pas seulement de la Cédéao, de l'Union africaine, mais également de forces extérieures au continent africain, étant donné la gravité de la situation", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

"L'Otan devrait rejoindre nos forces africaines", a-t-il poursuivi, soulignant le danger que représente la menace terroriste pour l'ensemble de la communauté internationale. (avec Bate Felix à Dakar et Joe Bavier à Abidjan, David Ljunggren au Canada; Jean-Loup Fiévet, Guy Kerivel et Henri-Pierre André pour le service français)