STOCKHOLM (Reuters) - Le service diplomatique de l'Union européenne a présenté un projet destiné à recalibrer la politique du bloc à l'égard de la Chine, avec l'objectif de réduire les risques de dépendance économique vis-à-vis de la deuxième économie mondiale tout en continuant à coopérer avec Pékin sur des questions mondiales.

Ce projet a été détaillé dans un document de sept pages transmis aux gouvernements de l'UE en amont d'une réunion des ministres européens des Affaires étrangères, ce vendredi à Stockholm, et que Reuters a pu consulter.

Il s'agit de la dernière tentative en date de Bruxelles pour trouver un équilibre entre les positions des pays membres du bloc et le désir de maintenir une approche européenne à l'égard de la Chine, sans nuire par ailleurs au partenariat étroit avec les Etats-Unis.

Dans une lettre accompagnant la proposition, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a justifié cette volonté de "recalibrage" notamment par le "renforcement de la concurrence entre les Etats-Unis et la Chine qui affecte tous les domaines politiques" et par le fait que Pékin est un "acteur majeur dans les questions régionales et mondiales".

Le projet de l'exécutif européen souligne que "la coopération, la concurrence et la rivalité vont continuer d'être au centre de la politique de l'UE pour la Chine, même si la pondération entre ces différents éléments pourrait différer en fonction du comportement de la Chine".

"Il est évident que, ces dernières années, l'aspect de rivalité est devenu plus important", est-il ajouté dans le document. "Cependant, nous devons continuer à dialoguer avec la Chine. Premièrement, à cause de son influence dans le monde. Deuxièmement, parce que la Chine est là pour durer".

Bruxelles note aussi dans sa proposition l'importance toujours "essentielle" de la coordination avec les Etats-Unis, en disant la nécessité de garder à l'esprit de ne pas se laisser entraîner dans la rivalité entre Washington et Pékin.

S'agissant de limiter les risques de dépendance économique à l'égard de la Chine, l'UE pourrait contrôler plus étroitement les investissements ainsi que les exportations, suggère le document, appelant aussi le bloc à "diversifier les sources d'approvisionnement dans des secteurs clé, en particulier ceux cruciaux pour notre transition écologique et numérique".

(Reportage Andrew Gray; version française Jean Terzian)

par Andrew Gray