Les pays de l'Union européenne sont en retard par rapport à leur objectif principal en matière de changement climatique et risquent de ne pas atteindre cet objectif s'ils ne mettent pas en place des politiques de réduction des émissions plus strictes, a déclaré la Commission européenne lundi.

Dans une évaluation des plans nationaux de lutte contre le changement climatique des pays de l'UE, la Commission a déclaré que ces mesures permettraient de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre de l'UE de 51 % d'ici à 2030, ce qui est inférieur à l'objectif juridiquement contraignant de réduction des émissions de 55 % fixé par l'Union européenne.

Dans l'ensemble, les pays avancent dans la bonne direction. Les émissions de l'UE sont en baisse depuis 1990 et les installations d'énergies renouvelables ont explosé. Toutefois, ces deux évolutions ne sont pas assez rapides pour permettre à l'Europe de réaliser ses ambitions en matière de climat.

La combustion de combustibles fossiles est la principale source d'émissions de gaz à effet de serre en Europe et dans le monde.

Les pays de l'UE et une centaine d'autres nations souhaitaient un accord mondial sur l'abandon progressif des combustibles fossiles lors du sommet des Nations unies sur le climat COP28, qui s'est achevé ce mois-ci par un compromis plus faible sur la transition.

La Commission a déclaré que tous les pays de l'UE avaient commencé à réduire leur consommation de combustibles fossiles, mais que certains avançaient trop lentement et que beaucoup compromettaient ce changement en continuant à subventionner les combustibles fossiles.

"Les subventions aux combustibles fossiles restent un obstacle majeur à la transition vers une énergie propre et un frein aux objectifs climatiques de l'UE", a déclaré la Commission.

Des pays comme l'Allemagne et la Roumanie prévoient de continuer à brûler du charbon au-delà de 2030, ce qui pèse sur leur capacité à réduire les émissions de CO2 - bien que Berlin envisage d'avancer son élimination progressive de 2038 à 2030. La Commission a déclaré que les pays avaient également besoin de plans plus solides pour aider les travailleurs touchés par la transition verte.

Les plans actuels des pays pourraient permettre à l'UE de tirer 39,3 % de son énergie de sources renouvelables d'ici à 2030, ce qui représenterait un grand bond en avant par rapport aux 22,5 % de l'année dernière.

Toutefois, ce chiffre serait encore inférieur à l'objectif de 42,5 % que s'est fixé l'Union européenne pour 2030, afin d'aider l'Europe à se passer des combustibles fossiles d'origine russe.

L'évaluation a porté sur les plans nationaux de 21 pays. L'Autriche, la Bulgarie et la Pologne n'en ont pas présenté, tandis que la Belgique, l'Irlande et la Lettonie ont soumis leur plan tardivement. Les plans définitifs sont attendus pour juin 2024.

Les transports, l'agriculture et la protection des forêts afin qu'elles stockent davantage de CO2 sont d'autres secteurs où les efforts de réduction des émissions de CO2 sont insuffisants, selon la Commission.