BAGDAD, 21 janvier (Reuters) - L'Irak a exécuté dimanche par pendaison 26 de ses citoyens jugés coupables de "terrorisme", a annoncé mardi le ministère de la Justice.

Parmi ces condamnés figure notamment Adel al Machhadani, chef d'une milice "Sahoua" à Bagdad "connu pour ses crimes confessionnels", précise le ministre de la Justice, Hassan al Chimari, dans un communiqué diffusé sur le site internet du ministère.

Les milices "Sahoua", issues des tribus sunnites, ont aidé les forces américaines à mater les rebelles liés à Al Qaïda à partir de 2006.

Certaines sont désormais engagées aux côtés des forces gouvernementales contre les combattants de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui tentent de reprendre pied dans la province sunnite d'Anbar.

Dans son rapport annuel sur la situation des droits de l'homme dans le monde, publié mardi, Human Rights Watch souligne que le nombre d'exécutions n'a cessé d'augmenter en Irak, passant de 68 en 2011 à 129 en 2012 puis au moins 151 en 2013.

Porte-parole de Navi Pillay, haute commissaire de l'Onu pour les droits de l'homme, Rupert Colville a condamné ces exécutions en jugeant ce "tapis roulant" vers la mort "simplement déplorable".

"Le système judiciaire irakien comporte encore d'énormes carences, ce qui signifie qu'avoir recours ne serait-ce qu'à un petit nombre d'exécutions comporte un risque de grave et irrémédiable erreur judiciaire", a-t-il dit. "Lorsque des gens sont exécutés par dizaines, cela signifie qu'il est quasiment certain que de telles erreurs judiciaires se produisent." (Raheem Salman; Bertrand Boucey pour le service français)