Les centrales au charbon de l'Inde ont réussi à accumuler des stocks records de combustible pour la fin du mois de février, alors même qu'elles produisent des quantités record d'électricité pour répondre à une demande croissante et à une sécheresse qui a frappé l'hydroélectricité.

En moins de deux ans, la situation de l'approvisionnement en combustible est passée de la pénurie à l'abondance grâce à une augmentation considérable de la production nationale et à la priorisation des mouvements de charbon vers les centrales électriques sur l'ensemble du réseau ferroviaire.

Les générateurs au charbon ont produit un record de 112 milliards de kilowattheures en janvier 2024, contre 91 milliards de kWh en janvier 2022, selon les données du ministère de l'électricité.

Malgré cela, les stocks des centrales électriques ont continué à augmenter, la quantité de combustible arrivant plus vite que la combustion.

Les producteurs disposaient de 44 millions de tonnes de combustible le 26 février, contre 26 millions de tonnes à la fin de février 2022.

Les stocks étaient suffisants pour couvrir plus de 15 jours des besoins minimums, contre moins de 10 jours à la même époque en 2022.

Les producteurs ont été en mesure d'accumuler du combustible bien qu'ils aient fonctionné exceptionnellement fort à l'automne pour compenser le manque d'hydroélectricité après une faible mousson en 2023.

Carnet de bord : Production et stocks de charbon en Inde

La sécurité énergétique a été renforcée par l'augmentation considérable du volume de charbon produit par les mines du pays.

La production nationale a atteint un record saisonnier de 100 millions de tonnes en janvier 2024, contre 80 millions de tonnes en janvier 2022, selon le ministère du charbon.

Les mines ont expédié 12 millions de tonnes supplémentaires en janvier 2024 par rapport à janvier 2022 et la majeure partie de ce supplément a été envoyée aux producteurs (+9 millions) plutôt qu'à d'autres utilisateurs (+3 millions).

Les mines ont chargé en moyenne 315 trains unitaires ou râteaux par jour en janvier 2024, contre 285 par jour en janvier 2022, selon les données du ministère du charbon.

Presque tous les trains unitaires supplémentaires ont été envoyés aux générateurs plutôt qu'aux autres utilisateurs, conformément aux ordres du gouvernement visant à donner la priorité à l'approvisionnement en électricité.

L'augmentation de la production nationale a réduit la dépendance à l'égard des importations de charbon thermique.

Les importations totales de charbon non cokéfiable se sont élevées à 124 millions de tonnes entre avril et décembre 2023, contre 127 millions de tonnes au cours de la même période de l'année précédente.

Les importations ont représenté 7,4 % de l'ensemble du charbon reçu par les producteurs au cours des huit premiers mois de l'exercice 2024, contre 7,7 % au cours de la même période de l'exercice 2023.

À court terme, l'augmentation massive des stocks devrait permettre d'éviter les coupures d'électricité généralisées au cours des mois précédant la mousson (mars-mai) et suivant la mousson (septembre-octobre) cette année.

À long terme, les mineurs, les négociants et les importateurs indiens sont tous très optimistes quant aux perspectives, car l'explosion de la demande d'électricité encourage le gouvernement à adopter une approche "tous azimuts" en matière de production d'énergie fossile et renouvelable.

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John Kemp est analyste de marché chez Reuters. Les opinions exprimées sont les siennes. Suivez ses commentaires sur X https://twitter.com/JKempEnergy (Rédaction : Richard Chang)