Londres (awp/afp) - La banque Lloyds Banking Group a annoncé mercredi que le gouvernement britannique s'était désengagé totalement du groupe, en vendant sa part restante au capital, près de dix ans après l'avoir sauvé de la faillite lors de la crise financière.

Le gouvernement britannique avait déboursé 20,3 milliards de livres en octobre 2008 pour prendre une part de 43,4% dans la banque qui menaçait d'être emportée par la crise des "subprime".

Depuis près de quatre ans, il avait décidé de vendre au fil de l'eau sa participation qui était tombée sous 1% du capital dernièrement.

Lloyds Banking Group, l'un des poids lourds du secteur britannique coté à la Bourse de Londres, s'est félicité dans un communiqué de cette décision qui marque son retour dans le giron privé.

L'Etat britannique a récupéré au total 21,2 milliards de livres (24,6 milliards d'euros), en incluant les dividendes, soit plus que sa mise initiale.

"Le gouvernement a vendu ses dernières actions dans Lloyds Banking Group, recevant davantage d'argent qu'investi au départ", souligne le directeur général de la banque António Horta-Osório, cité dans le communiqué, en poste depuis 2011.

"Nous avons hérité il y a six ans d'une activité qui était dans un état de très grande fragilité financière. Grâce à un travail difficile, nous avons remis le groupe sur pied. Mais nous ne sommes pas au bout du chemin", a-t-il expliqué.

Le redressement de l'établissement, recentré sur ses activités de banque de détail et de prêt aux entreprises au Royaume-Uni, s'est fait au prix de plusieurs plans de restructuration ces dernières années avec des milliers de suppressions d'emplois à la clé.

Lloyds Banking Group est désormais en meilleure santé après avoir dégagé en 2016 son bénéfice le plus élevé en dix ans. La banque s'est en outre lancée fin 2016 dans le rachat ambitieux de l'activité cartes de crédit au Royaume-Uni de l'américain Bank of America pour 1,9 milliard de livres.

De son côté, l'Etat britannique n'en a pas fini avec le secteur bancaire puisqu'il a hérité de la crise financière une participation de 73% dans la banque RBS qui est, elle, encore en difficulté.

Le cours de Bourse de RBS vaut en effet environ moitié moins qu'au moment de son sauvetage ce qui complique la tâche du gouvernement, lequel ne peut vendre des parts qu'à perte.

RBS a englouti autour de 100 milliards de livres depuis près de dix ans, entre le plan de sauvetage de l'Etat et les pertes accumulées sans discontinuer depuis 2008.

afp/rp