L'IRAN ADMET AVOIR ABATTU L'AVION UKRAINIEN, ÉVOQUE UNE ERREUR HUMAINE

DUBAI - Téhéran a admis samedi avoir abattu accidentellement l'avion d'Ukraine Airlines qui s'est écrasé mercredi avec 176 personnes à son bord dans un climat de tensions consécutif aux frappes iraniennes contre des cibles américaines en Irak destinées à venger la mort d'un général.

Le crash de l'avion d'Ukraine Airlines a accru les pressions internationales sur l'Iran, après plusieurs mois de frictions entre Téhéran et Washington qui ont récemment débouché sur des opérations militaires de part et d'autre.

L'appareil s'est écrasé dans les heures qui ont suivi les attaques menées par l'Iran contre des bases irakiennes abritant des troupes américaines, en représailles à l'assassinat par les Etats-Unis de l'influent général iranien Qassem Soleimani le 3 janvier.

Téhéran avait jusqu'à alors nié que le Boeing 737-800 de la compagnie ukrainienne avait été frappé par un missile iranien, comme l'affirmaient le Canada et les Etats-Unis.

Le président iranien Hassan Rohani a fait part de l'immense regret de son pays. C'est une "grande tragédie et une erreur impardonnable", a-t-il dit samedi matin via Twitter.

Dans un communiqué relayé par la télévision publique, l'armée iranienne a déclaré que l'avion d'Ukraine Airlines avait survolé une zone située à proximité d'un site militaire sensible appartenant aux Gardiens de la révolution et été abattu par accident à cause d'une erreur humaine.

Cet accident est la conséquence d'une erreur humaine et de l'"aventurisme des Etats-Unis", a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sur Twitter.

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FRANCE/RETRAITES

PHILIPPE AVANCERA SAMEDI DES "PROPOSITIONS CONCRÈTES"

PARIS - Au terme d'une journée d'échanges avec les partenaires sociaux, Edouard Philippe a salué vendredi des progrès vers un compromis sur la réforme des retraites et annoncé des "propositions concrètes" pour samedi.

Les discussions, jugées "très constructives" par le Premier ministre, butent toujours sur les modalités financières du système et l'"âge d'équilibre" que l'exécutif maintient dans l'avant-projet de loi contre l'avis des syndicats réformistes.

Si les syndicats opposés à un système de retraites par points - CGT et FO au premier chef - restent inflexibles, le chef du gouvernement ne déroge pas non plus à sa ligne de fermeté et a réaffirmé sa détermination à présenter un texte en conseil des ministres le 24 janvier pour une adoption avant l'été.

"Je dirais que ce soir nous avons bien avancé dans la recherche du compromis que nous souhaitons obtenir, c'est donc une journée utile, mais il nous reste du travail", a dit Edouard Philippe lors d'une brève déclaration à Matignon. Il devait rencontrer dans la soirée Emmanuel Macron et prendre contact "avec un certain nombre de responsables de la majorité pour évoquer les avancées possibles".

"Demain, par écrit, j'adresserai aux organisations syndicales et patronales des propositions concrètes qui pourraient être la base de ce compromis", a-t-il annoncé.

Les consultations bilatérales organisées au lendemain d'une nouvelle journée de mobilisation contre la réforme visaient à discuter de la méthode et du calendrier d'une "conférence de financement", idée avancée par la CFDT de Laurent Berger.

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Principaux points du projet de réforme

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MACRON PRÊT À UN RÉFÉRENDUM SUR LA RÉPONSE AU DÉFI CLIMATIQUE

PARIS - Emmanuel Macron s'est dit ouvert vendredi soir à la possibilité de soumettre à référendum une partie des propositions émanant de la Convention citoyenne sur le climat, mise en place pour travailler sur la transition écologique et sur les réponses à apporter au dérèglement climatique.

"Le référendum, c'est une décision qui est à ma main donc je peux tout à fait mettre une décision, une proposition que vous allez faire au référendum", a-t-il dit lors d'une rencontre avec les 150 membres tirés au sort de cette contention, réuni au siège du Conseil économique, social et environnemental (CESE) à Paris.

"Mais il y aura deux cas de figure: soit ce qui a été préparé par vous est une loi à proprement parler (...) si on le soumet à référendum, le jour où il est voté par le peuple, il s'applique sans filtre, mais il faut avoir préparé un texte de loi; si c'est juste une proposition ou une série de propositions, le référendum n'a pas valeur législative, il a valeur consultative", a poursuivi le président.

Devant les membres de cette convention, dont il a proposé la création en avril dernier dans le cadre de sa réponse à la crise des Gilets jaunes (), Emmanuel Macron a dit ne "pas croire à la démocratie du référendum permanent".

"Par contre, ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui dans notre démocratie, on n'inclut pas suffisamment nos concitoyens dans la construction transparente et débattue des solutions qu'on propose."

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ÉLECTIONS GÉNÉRALES À TAIWAN SUR FOND DE TENSIONS AVEC PÉKIN

TAIPEI - Sur fond de tensions avec Pékin, Taiwan organise samedi des élections présidentielle et législatives qui prennent une dimension particulière à l'aune des manifestations pro-démocratie et hostiles à l'ingérence chinoise qui secouent Hong Kong depuis près de six mois.

A la veille du scrutin, la présidente Tsai Ing-wen, qui entretient depuis son arrivée au pouvoir des relations tendues avec la Chine, a dramatisé l'enjeu des élections en estimant que le choix des électeurs se résumait à un vote pour ou contre la démocratie et la défense de la souveraineté de l'île.

Voter pour Tsai Ing-wen et pour Enoch Wu, étoile montante du parti présidentiel (DPP, Parti démocrate progressiste), "c'est choisir la démocratie et la paix", a assuré vendredi la dirigeante de 63 ans, qui brigue un second mandat, à des journalistes lors d'un meeting de campagne. "Cela montre notre détermination à défendre notre pays et notre souveraineté."

La Chine considère Taiwan comme partie prenante de son territoire et n'a jamais caché qu'elle pourrait recourir à la force pour la ramener dans son giron si l'île prononçait formellement son indépendance.

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DÉCÈS DU SULTAN D'OMAN, KABOUS BEN SAÏD, À L'ÂGE DE 79 ANS

DUBAI/LE CAIRE - Le sultan d'Oman, Kabous ben Saïd, est mort vendredi soir à l'âge de 79 ans, a rapporté samedi la presse officielle, sans donner davantage d'informations sur la cause du décès de celui qui était au pouvoir depuis près de quatre décennies et dont le successeur n'est pas encore connu.

Trois jours de deuil ont été déclarés et les drapeaux seront en berne pendant 40 jours en hommage à Kabous, qui était malade depuis plusieurs années et avait reçu le mois dernier en Belgique des soins médicaux non spécifiés.

Kabous dirigeait le sultanat du Golfe depuis un putsch sanglant en 1970 avec l'aide de l'ancienne puissance coloniale britannique. Il n'avait pas d'enfant et n'avait pas publiquement choisi de successeur.

Une loi datant de 1996 établit que la famille royale doit désigner un successeur dans les trois jours qui suivent la vacance du trône, faute de quoi un conseil composé notamment de militaires et de juge sera chargé de nommer l'héritier désigné par Kabous dans une lettre gardée secrète.

De longue date, Oman a adopté une position neutre au Moyen-Orient, à l'image de la Suisse sur la scène diplomatique mondiale, en veillant à l'équilibre de ses relations avec deux imposants voisins engagés dans une querelle régionale, l'Arabie saoudite à l'ouest et l'Iran au nord.

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L'ONU PROLONGE, AVEC RESTRICTIONS, L'AIDE TRANSFRONTALIÈRE EN SYRIE

NATIONS UNIES - Le Conseil de sécurité de l'Onu a adopté vendredi une résolution prolongeant l'opération humanitaire transfrontalière menée en Syrie pour venir en aide à des millions de civils, mais pour une durée réduite et en limitant les points de passage afin d'éviter un veto de la Russie.

Depuis 2014, les Nations unies et des ONG livrent de l'aide humanitaire en Syrie via des points de passage aux frontières turque, irakienne et jordanienne autorisés annuellement par le Conseil de sécurité.

Les 15 membres du Conseil ont autorisé la poursuite de l'acheminement de l'aide depuis deux points de passage en Turquie, en supprimant les livraisons d'aide depuis l'Irak et la Jordanie, et pour une durée de six mois contre un an auparavant.

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TUNISIE-LE PARLEMENT REFUSE SA CONFIANCE AU GOUVERNEMENT JEMLI

TUNIS - Le Parlement tunisien n'a pas accordé sa confiance vendredi soir au gouvernement proposé par le Premier ministre désigné Habib Jemli, ouvrant une nouvelle période de tractations compliquées pour tenter de mettre sur pied une coalition.

Les députés ont rejeté par 134 voix contre 72 le cabinet proposé par Jemli.

Il appartient désormais au président Kaïs Saied de désigner un nouveau candidat au poste de Premier ministre.

Les élections générales d'octobre dernier ont débouché sur un parlement très fractionné. La première force parlementaire, la formation islamiste modérée Ennahda, qui soutenait le cabinet Jemli, ne contrôle que 53 des 217 sièges de l'assemblée.

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USA-LES ACTES D'ACCUSATION CONTRE TRUMP TRANSMIS AU SÉNAT LA SEMAINE PROCHAINE

WASHINGTON - La Chambre des représentants transmettra formellement la semaine prochaine au Sénat les actes d'accusation visant Donald Trump, ouvrant la voie à un procès en destitution très attendu du président américain dans l'"affaire ukrainienne".

Donald Trump est devenu le 18 décembre dernier le troisième président des Etats-Unis à être mis en accusation ("impeached"), pour abus de pouvoir et entrave au Congrès.

Le procès au Sénat ne peut débuter tant que les actes d'accusation n'ont pas formellement été transmis par la Chambre, dont la présidente démocrate, Nancy Pelosi, espérait contraindre les républicains à négocier les modalités du procès.