PARIS (Agefi-Dow Jones)--Manuel Valls l'avait esquissée, Edouard Philippe l'a amplifiée : cette fois la France est sérieuse dans sa volonté d'attirer les financiers de la City sur son sol.

Alors que toute la Place tient sa grand-messe annuelle mardi, les mesures déjà prises ou annoncées devraient permettre à Paris de se battre à armes égales avec ses rivales européennes.

Le plus notable, dans cette mobilisation, c'est qu'elle est globale. Elle va des infrastructures, avec l'accélération de la mise en place de la ligne CDG Express ou la mise en chantier de trois lycées internationaux, à l'amélioration du cadre fiscal et social.

Sur le plan fiscal, de la suppression de la taxe sur les transactions financières à celle de la tranche marginale supérieure de la taxe sur les salaires, en passant par la suppression de l'ISF sur les investissements en valeurs mobilières, les allègements s'annoncent déjà significatifs.

Sans compter l'engagement de réduire le taux de l'impôt sur les sociétés à 25% d'ici 2022.

En matière sociale, les futures ordonnances assoupliront le droit du travail pour les financiers aussi. Sachant que dans cette industrie cyclique, où en cas de vaches maigres les vagues de licenciements sont fréquentes, l'exclusion annoncée des primes ou bonus des salariés "preneurs de risques" de la base de calcul des indemnités de rupture du contrat de travail allègera les coûts d'ajustement pour leurs employeurs.

Autant dire que quand Edouard Philippe rendra visite à la Place mardi, il devrait être bien accueilli. A noter que quelques grosses pointures de la finance mondiale, comme Stuart Gulliver et Jamie Dimon, les patrons des géants bancaires HSBC et JPMorgan, seront présents à l'événement.

-Philippe Mudry, Directeur des rédactions de L'Agefi ed : LBO

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